- Publicité -
vendredi, juillet 11, 2025
AccueilEconomieGervais Rakotoarimanana : « Il faut améliorer notre capacité d’absorption »

Gervais Rakotoarimanana : « Il faut améliorer notre capacité d’absorption »

Le ministre des Finances et du Budget, François Marie Gervais Rakotoarimanana.
Le ministre des Finances et du Budget, François Marie Gervais Rakotoarimanana.

Le grand succès, lors de la CBI (Conférence des bailleurs et des investisseurs), témoigne de la grande confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs privés, envers Madagascar. D’après le ministre des Finances et du Budget, les décaissements de ces fonds dépendent désormais des projets avancés par les différents Ministères sectoriels et de notre capacité d’absorption du pays. Interview.

 

Midi Madagasikara (MM). En quoi consiste clairement la CBI et quel était le motif de cette manifestation économique ?

Ministre des Finances et du Budget (MFB). La conférence des bailleurs et des investisseurs est une rencontre de la délégation malgache conduite par Son Excellence Monsieur le président de la République avec les partenaires financiers (bilatéraux et multilatéraux) pour le développement de Madagascar et les représentants du secteur privé. Cette rencontre s’est déroulée au siège de l’UNESCO à Paris le 1er et le 2 décembre dernier et vise à renforcer les coopérations avec nos partenaires et rechercher les financements nécessaires pour la réalisation des divers projets prioritaires permettant d’atteindre les objectifs décrits dans le PND. Les recettes internes de l’Etat, avec un taux de pression fiscale de 11% pour 2017, ne sont pas en effet suffisantes pour financer la construction des infrastructures, la réalisation des dépenses sociales pour assurer une croissance durable et inclusive et réduire la pauvreté. Cette année, le Fonds Monétaire International (FMI) a affirmé sa volonté d’accompagner la Grande-île dans ses efforts pour le développement, en accordant la Facilité Elargie de Crédit (FEC), pour une période de trois ans se terminant en 2019. Cela confirme le retour de la confiance des bailleurs de fonds envers nous, grâce à la réalisation des différentes réformes et à la concrétisation des engagements que nous avons consentis avec le FMI.

MM. Pouvez-vous préciser les résultats obtenus, et de quoi sont composés ces financements ?

MFB. Les bailleurs de fonds ont accordé 6,4 milliards USD à l’Etat ; tandis que le secteur privé a annoncé des financements de programmes/projets pour un montant total de 4,2 milliards USD. En ce qui concerne les financements dédiés à l’Etat, 2,1 milliards USD concernent des projets déjà en cours d’exécution, tandis que les 4,3 milliards USD sont des destinés au financement de nouveaux projets, qui sont déjà identifiés, mais qui restent à ficeler et doivent ainsi passer par les différentes étapes du cycle (préparation, évaluations techniques et financières, négociation, mise en vigueur) avant leur mise en œuvre. Dans le cadre de cette CBI, la Banque Mondiale s’est engagée pour un financement de1,3 milliard USD, dont 45% à titre de dons ; l’Union Européenne pour 1,1 milliard USD, avec 640 millions d’Euros de dons et la Banque Africaine de Développement (BAD) pour 1 milliard USD. Ces fonds sont destinés à financer de nombreux projets de développement dans des secteurs jugés prioritaires : les infrastructures, le développement rural, le secteur de l’énergie, les technologies liées à l’information et à la communication, le tourisme, les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation, la protection sociale, l’amélioration de l’accès à l’eau potable, la nutrition etc. Il faut noter que les fonds ne seront pas versés sur le compte du Trésor Public, sauf pour les aides budgétaires.

MM. Et qu’en est-il du remboursement de ces fonds ?

MFB. Madagascar est classé parmi les pays à risque modéré. Ces différents financements n’affecteront pas ce classement, basé sur notre capacité d’endettement. En d’autres termes, il ne devrait pas y avoir de problème généré par le remboursement des emprunts. D’ailleurs, ces financements sont constitués de dons et de prêts à taux concessionnel, c’est-à-dire, à très faible taux d’intérêt. En outre, il faut préciser que les 4,2 milliards USD apportés par le secteur privé pour le financement des projets proviennent de leurs fonds propres ou d’emprunts.

MM. On parle toujours de conditionnalités, pouvez-vous préciser quelles sont-elles ?

MFB. Mis à part les aides budgétaires, il n’y a pas de conditionnalités particulières pour les financements annoncés : grâce à la confiance qu’ils placent en nous, les bailleurs ne font en effet que nous accompagner dans la mise en œuvre des projets prioritaires que nous avons définis. Mais cette confiance n’est pas éternelle. Nous devons la mériter en assurant la bonne utilisation des fonds mis à notre disposition aux fins prévues et le respect des engagements que nous avons pris dans le cadre du programme FEC, entre autres la poursuite des réformes dans la gestion des finances publiques, la bonne gouvernance financière, la lutte contre la corruption, etc.

MM. Avons-nous la capacité d’absorption suffisante avec tous ces fonds ?

MFB. Etant donné que notre capacité d’absorption actuelle est de 500 millions USD par an, et que l’utilisation des 6,4  milliards USD collectés doit s’étaler sur une période de 3 ou 4 années nous devrons donc accroître notre capacité d’absorption à hauteur de 1,5 milliard USD par an. Pour atteindre cet objectif, les différents ministères sectoriels doivent soumettre leurs projets de développement dans les meilleurs délais possibles et accélérer leur mise en œuvre.

MM. Le mot de la fin ?

MFB. Sur la base des financements annoncés, il nous appartient désormais de les répartir entre les projets prioritaires que nous avons définis. Comme je l’ai dit, il faut aussi accélérer la préparation et la mise en œuvre de nos projets, respecter les procédures et les réglementations en vigueur dans la réalisation des dépenses afin de préserver cette confiance des bailleurs, que nous avons gagnée. Il faut également assurer et vérifier la qualité des travaux réalisés. Je fais ainsi appel à la solidarité de tous les Malgaches et à leur patriotisme pour asseoir ce développement durable et inclusif.

Recueillis par Antsa R.

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

4 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici