
La promotion de l’économie verte constitue l’un des axes stratégiques inscrits dans la vision du ministère de l’Environnement et du développement durable.
Raison pour laquelle ce département ministériel prévoit de mettre en place, cette année, trois centres de triage et de traitement des déchets dans trois grandes villes de Madagascar, à savoir Antsiranana, Toamasina et Antananarivo. « Des fonds publics d’une valeur de 2,5 milliards de nos francs sont ainsi alloués pour la construction de chaque centre de traitement des déchets. Pour celui de Toamasina, les travaux sont réalisés à environ 70%. Le centre est prévu être inauguré vers le mois de septembre de cette année. Pour celui d’Antsiranana, les travaux avancent à à peu près 30% tandis que le projet de construction du centre de traitement des déchets pour Antananarivo, plus précisément à la décharge d’Andralanitra, sera bientôt mis en œuvre », a déclaré la ministre de l’Environnement et du développement durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina, en marge de sa rencontre avec l’Association des journalistes de l’environnement (AJE) hier dans les locaux de son département à Antsahavola.
Centre d’enfouissement. En fait, « ce projet d’investissements publics contribue à la promotion de l’économie verte, qui constitue l’une des stratégies inscrites dans la vision de mon département. L’objectif vise à transformer les déchets en opportunités économiques. Ainsi, cela permettra non seulement de créer des emplois locaux mais aussi de réduire les déchets qui polluent les villes. A Toliara, le système de traitement des déchets sur place sert actuellement de modèle. Il en est de même pour Mahajanga. A titre d’illustration, la commune urbaine de Mahajanga travaille en étroite collaboration avec Mada Compost pour créer des chaînes de valeur à partir de la valorisation des déchets organiques. En tout, nous allons concrétiser la vision du Président de la République, d’installer un centre de traitement des déchets dans chaque district tout en générant des emplois pour les jeunes », a-t-elle poursuivi. Néanmoins, la ministre de tutelle a soulevé qu’il s’avère également important de mettre en place en simultané un centre d’enfouissement à l’instar de celui qui est créé par l’entreprise sociale et solidaire en partenariat avec la société Karenjy à Fianarantsoa. En effet, « il y a des déchets que l’on ne peut plus transformer, notamment en engrais ou en charbon économique. Ce produit fini qui est indispensable à la vie quotidienne des ménages contribue à la réduction de l’utilisation du bois pour l’énergie domestique. De fil en aiguille, les pressions sur nos ressources forestières seront réduites », d’après toujours ses explications.
Economie et environnement. Toujours dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies de son département, le ministre de l’Environnement et du développement durable, Baomiavotse Vahinala Raharinina a fait savoir que la non mise en corrélation de l’économie et de l’environnement constitue une faille ne nous permettant pas de mieux conserver nos ressources naturelles. Rappelons qu’elle est d’ailleurs une experte en économie environnementale. En effet, « l’approche de répression et de préservation au niveau des aires protégées n’est plus suffisante. Il faut des mesures d’accompagnement et des mesures de sauvegarde sociale au profit de la population concernée. C’est le cas, entre autres, des migrants victimes du changement climatique dans le Sud, qui se déplacent dans la partie nord de la Grande île en vue de pénétrer dans les aires protégées pour des travaux d’exploitation agricole. Ce scénario pourrait se répéter dans d’autres régions comme l’Atsimo Andrefana sans la mise en œuvre d’une politique intersectorielle gouvernementale permettant d’aider les gens à l’adaptation climatique », a-t-elle enchaîné. Par ailleurs, la ministre de tutelle a évoqué l’implication du secteur privé dans la promotion de l’économie verte à travers la mise en œuvre des RSE (Responsabilités Sociétales d’Entreprise).
Navalona R.