La France n’a jamais connu un état de contestation aussi grave depuis mai 68. Ce n’est pas la révolution, mais le degré de violence atteint ce week-end met le gouvernement français dans une position très inconfortable. Les critiques qui fusent de partout l’obligent à répondre clairement aux exigences des « gilets jaunes » sans pour autant sembler céder. C’est le premier écueil sérieux du quinquennat du président Macron et on verra de quelle manière, il va arriver à le surmonter.
« Gilets jaunes » : résolution en douceur de la crise ou durcissement du mouvement ?
Les revendications des « gilets- jaunes » sont légitimes aux yeux de la majorité des Français qui soutiennent le mouvement de protestation à une écrasante majorité. Mais le degré de violence atteint ce week-end par certains manifestants qualifiés de casseurs a horrifié les simples citoyens. Ces individus n’avaient rien à voir avec les hommes et les femmes venus protester contre la vie chère. La réponse des forces de l’ordre à ces hordes de casseurs a été insuffisante et a donné l’impression d’un aveu d’impuissance du pouvoir. La pression est très forte sur le gouvernement français qui, jusqu’à présent, n’a pas eu de réponse claire aux revendications des « gilets jaunes ». Le dialogue prôné par le président Macron n’a pas jusqu’à présent fait baisser la tension. Les leaders des partis politiques se sont engouffrés eux aussi dans la brèche ouverte. Ils ont donc été reçus à l’Elysée. Les syndicats essaient de canaliser le mécontentement et proposent leurs revendications. Les ministres sont mis à contribution et certains reçoivent des représentants des « gilets jaunes » .Les commentateurs se perdent en conjecture et aucun d’entre eux n’ose prédire l’issue de ces négociations. La position du président Macron semble avoir changé et il commence à être plus conciliant, certains membres de son parti La République en Marche le poussant à faire un geste et annuler les augmentations de taxes. L’appel à une nouvelle manifestation samedi prochain a été lancé et l’inquiétude commence à, gagner une partie importante de la population française. Les « gilets jaunes » les plus irréductibles n’ont pas l’intention de céder. Tout le monde attend donc de voir la manière dont le chef de l’Etat va négocier ce premier tournant de son quinquennat.
Patrice RABE.