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samedi, décembre 21, 2024
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Giovanni Di Girolamo : « Beaucoup reste à faire en matière de gouvernance »

Hier, le diplomate Giovanni Di Girolamo a réuni la presse au bureau de la représentation européenne à Ankorondrano pour survoler son mandat dans le pays et livrer ses points de vue. D’emblée, le regret n’est pas au rendez-vous pour ce diplomate qui vante « l’hospitalité des Malgaches ». « Sur le plan personnel, mon bilan est positif » soutient-il. « On a pu réactiver beaucoup de programmes avec la Banque européenne de développement, ainsi que des projets agricoles et dans le domaine de la gouvernance, sans pour autant oublier de terminer la rocade avec l’Agence Française de Développement », a-t-il cité parmi les piles de projets qui sont mis en œuvre dans le pays avec l’Union européenne.

Crises. Il a également apprécié « les bonnes relations » avec les autorités et ce, « malgré certaines divergences de point de vue », précise-t-il. Quoi qu’il en soit, Giovanni Di Girolamo a entretenu une « relation franche » avec les dirigeants, poursuit-il. Et ce dans un cadre où l’ambassadeur européen affirme avoir vécu son mandat suivant la cadence des séries de crise. Notamment, la crise sanitaire avec la pandémie de Covid-19, la crise économique mondiale et ses retombées dans le pays, la crise alimentaire liée à la sécheresse dans le Sud, les cyclones successifs avec le redoutable Batsirai, les conséquences économiques de l’invasion russe en Ukraine ainsi que la menace sur la biodiversité, selon le diplomate.

Institutions de contrôle. Toutefois, il va faire ses adieux non pas avec un sentiment de devoir accompli. « Beaucoup reste encore à faire » a martelé Giovanni Di Girolamo même si « on a fait le mieux possible ». L’ambassadeur européen, qui a pu tenir, bon an mal an, quatre dialogues politiques avec le gouvernement en place, estime que l’« amélioration de la gouvernance est encore un grand chantier. Il faut des institutions de contrôle fortes et indépendantes » cite-t-il comme exemple. Ce sujet a beaucoup attiré l’attention des chancelleries pendant les moments forts de la pandémie en 2020 à cause des suspicions de détournement des fonds destinés à la lutte contre la propagation de la Covid-19. D’ailleurs, la Cour des comptes a sorti un résultat d’audit très accablant concernant la gestion des fonds Covid-19.

Dialogue. L’ambassadeur européen a également pipé mot de cette « concertation » qui anime l’arène politique. Giovanni Di Girolamo n’a pas soutenu ouvertement l’idée d’un « dialogue entre dirigeants et opposants » et nuance sa position. Il faut « laisser aux forces politiques malgaches de trouver la forme de communication possible même si la dialectique opposants/dirigeants reste toujours naturelle » soutient-il, tout en martelant qu’« il faut préserver les acquis et les améliorer » en matière de stabilité. Le tout dans une perspective en faveur de la « maturité de la démocratie malgache ».

Concurrence. Mais là où l’ambassadeur européen a failli sortir de sa réserve, c’est au sujet du climat des affaires dans le pays. « En matière d’amélioration du climat des affaires, c’est encore un vaste chantier », soutient-il. Madagascar a des avantages, selon toujours Giovanni Di Girolamo, en matière de ressources naturelles, de stabilité et de paix, du marché du travail très compétitif, mais le problème de la gouvernance et les barrières bureaucratiques qui persistent constituent toujours un blocage pour mobiliser le secteur privé aussi bien national qu’international. Le pays « n’arrive pas à attirer des investissements privés à cause de ce climat des affaires encore compliqué » martèle le diplomate qui veut faire passer le message qu’ « il faut également stimuler la concurrence ».

Sciences Po. Giovanni Di Girolamo va rejoindre le siège de l’Union européenne à Bruxelles dans les jours qui viennent pour occuper son nouveau poste auprès de la direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaire européennes. Le pôle Moyen Orient de cet organisme européen est désormais confié à l’ancien ambassadeur à Madagascar. Isabelle Delattre, la nouvelle ambassadrice de l’Union européenne, quant à elle, va prendre ses nouvelles fonctions à Antananarivo à partir du 1er septembre prochain. Cette ancienne cheffe d’unité en charge de l’Afrique australe et de l’océan Indien auprès de la direction générale de la coopération internationale et du développement de l’Union européenne, a fait plus de deux décennies de carrière au sein de cette institution après un court passage dans le milieu du journalisme. Isabelle Delattre est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, et titulaire d’un master II en études germaniques de Sorbonne Nouvelle.

Rija R.

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1 COMMENTAIRE

  1. La gouvernance ne peut faire partie de la science exacte ou de la science infuse.
    L’appréciation qu’on peut en faire est d’une complexité selon l’accent objectivif ou suggestif qu’on y accorde.
    D’où le duel quasi permanent entre gouvernés et gouvernants.
    Entre l’état providence et le chantage qui l’accompagne et la gouvernance frappée d’aléas qui parfois marque le pas.
    Trouver une plateforme pour donner un sens au progrès et développement du pays ne peut pas être qu’une histoire de titres divers.
    La gouvernance des gouvernés et des gouvernants a besoin de grande humilité pour le moins.

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