Bien que nous soyons encore en pleine saison hivernale, les glissements de terrains ont déjà fait des dégâts et des sinistrés. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) tire de nouveau la sonnette d’alarme.
Le cauchemar qui hante la Haute-ville et ses alentours refait surface. Mercredi dernier, un glissement de terrain s’est produit dans le limitrophe des fokontany d’Andohanimandroseza et de Tsiadana. Le bilan provisoire fait état de 111 sinistrés issus de 14 familles, trois habitations détruites et deux maisons démolies par les sapeurs-pompiers à cause du danger qui pourrait survenir. Selon le Dr Lalah Andriamirado, technicien auprès du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), cette zone figure parmi les quatre endroits en permanence en danger imminent en matière de glissements de terrain et d’éboulements rocheux. Rappelons-le, il s’agit des versants Est et Ouest de la colline de Manjakamiadana, la colline de l’Institut et Observatoire de géophysique d’Antananarivo située à Ambohidempona, la colline d’Avaratr’Ankatso et celle d’Ambohijanahary (Fort Voyron). « Concernant le glissement de terrain à Ambohidempona, cinq maisons sont exposées directement aux dangers et nous avons déjà sensibilisé leurs occupants à quitter les lieux définitivement. Même un mur de soutènement ne pourrait pas supporter la masse de terre qui se trouve à cet endroit », a-t-il indiqué.
Sans issue. La situation reste sans issue pour ces quatre zones. Le danger pourrait survenir à tout moment même en période hivernale mais il pourrait s’amplifier lors de la période pluvieuse prévue à partir du mois de novembre, prévient le Dr Lalah Andriamirado. Toujours dans cette foulée, il n’a pas manqué de solliciter les habitants, qui se trouvent dans les zones où des drapeaux rouges ont déjà été érigés, à évacuer les lieux. « Les éboulements rocheux sont des phénomènes difficilement prévisibles. Les séismes peuvent déclencher des mouvements de terrain engendrant des éboulements. S’ajoute à cela la multiplication des constructions sauvages », a-t-il précisé. L’évacuation reste inévitable, cependant, malgré les sensibilisations menées dans ce sens, nombreux sont ceux qui refusent de quitter leurs lieux d’habitation faute d’endroit où aller. Ils revendiquent des mesures d’accompagnement et des solutions pérennes pour leur relogement. Il fût un temps où ils ont été accueillis provisoirement dans les sites d’hébergement mais ils ont plié bagages rapidement.
Narindra Rakotobe