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samedi, décembre 21, 2024
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Gouvernance administrative : Mauvais points pour l’administration publique malgache

MinisteresPolitisation, lourdeur administrative et mauvaise qualité de service, corruption, absentéisme, l’administration publique malgache est rongée par des maux que les régimes successifs n’ont pas réussi ni à assainir ni à améliorer à un niveau acceptable.

L’état des lieux de la gouvernance administrative réalisé  par le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) dans le cadre de l’élaboration du document d’orientation stratégique (DOS) sur la gouvernance à Madagascar, est la confirmation de ce qui se vit quotidiennement par les administrés. Les services publics ne répondent pas aux attentes de la population et les dysfonctionnements sont observés dans divers domaines (santé, justice, éducation, sécurité, etc.) amenant les administrés à dresser un mauvais portrait de l’administration. Ce DOS met le doigt sur les maux qui rongent l’administration publique malgache, caractérisés par une mauvaise qualité des services rendus par l’administration,  un absentéisme élevé qui témoigne du défaut de culture de la redevabilité et une absence de culture du résultat. En effet, avec un taux d’absentéisme élevé observé dans l’administration, les impacts se reflètent inévitablement sur la productivité des services publics du fait de l’absence de nombreux fonctionnaires de leur poste au moment où les administrés ont besoin de leurs services. Autant de dysfonctionnements qui sont à l’origine d’une perte de confiance des administrés en l’appareil étatique.

Corruption et politisation. En outre, la politisation a mené vers une perte de certaines valeurs.  Elle « influence le mécanisme d’accès à la haute fonction publique » et « les écoles nationales et instituts publics ne constituent plus les plates-formes privilégiées d’accès à des hautes fonctions. De ce fait, les valeurs essentielles aux hauts fonctionnaires de l’administration tels que le sens de l’Etat et du service public, fondées sur la responsabilité, la neutralité, la performance et le désintéressement se perdent », note le DOS, constatant dans son état des lieux, le déclin de la notion de haute fonction publique.

Mais par-dessus tout, la corruption représente sans doute le plus grand fléau qui gangrène l’administration. En effet, on observe de sérieux dysfonctionnements dans la gestion des ressources et la gestion de l’argent public, affiche une certaine opacité, sinon une opacité certaine. De l’autre côté de la barrière, la pratique de la corruption touche plus de la moitié des administrés qui ont recours aux services des agents de l’Etat. L’enquête menée dans le cadre de l’élaboration du DOS le démontre bien, car au cours de cette étude, 54 % des répondants affirment avoir payé un pot-de-vin au cours des 12 derniers mois pour accélérer le processus en leur faveur et 20 %  estiment que cette pratique est le seul moyen d’obtenir satisfaction.

Objectif ultime. L’autre volet non moins important est la gestion des ressources humaines, laquelle s’apparente davantage à une gestion de personnel qu’à une gestion des ressources humaines de l’Etat. Ce volet se concentre plus aux promotions et affectations qu’à la création des bonnes conditions de performance des services publics. Par ailleurs,  le corporatisme n’est pas pour arranger la situation. « L’organisation par corps crée des disparités dans les indices et la structure des grades. Les facteurs  de motivation, tels que l’évolution des postes ou la séparation du grade et de l’emploi, sont insuffisants. Cela ferme toute nouvelle voie de promotion professionnelle et réduit la lisibilité des carrières, faute de mobilité et de valorisation de l’expérience.  La culture du résultat, fondée sur la notion de programme et de mission est ignorée. Cela se voit à travers le système de notation complaisant et la performance réelle et le mérite authentique ne sont pas reconnus », a-t-il été souligné. Autant de maux qui nécessitent d’être soignés en mettant en marche un meilleur système de bonne gouvernance, l’objectif ultime de l’élaboration du document d’orientation stratégique élaboré par le CSI.

Hanitra R.

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