- Publicité -
mardi, mai 13, 2025
AccueilSociétéGouvernance climatique : Un joli cafouillis

Gouvernance climatique : Un joli cafouillis

Le changement climatique représente des enjeux géopolitiques mondiaux. Sur le plan institutionnel, beaucoup reste à faire à Madagascar, à commencer par une compréhension des enjeux en question par les acteurs gouvernementaux.

Les activités néfastes à l’Environnement continuent sans qu’il y ait de mesures adéquates pour les stopper.

La bonne gouvernance climatique reste encore un défi de taille pour la grande île. Sur le plan structurel, rien n’irait dans la Grande Île. « En matière institutionnel, le changement climatique mérite une attention particulière » lance un expert en matière de gouvernance interviewé dans le cadre d’une descente sur terrain relative au changement climatique à Mahajanga. Avant de préciser : «les acteurs du changement climatique sont disparates. Il y a trop de ministères qui chapotent le domaine ». En effet, on a d’un côté le ministère des transports, du tourisme et de la météorologie qui prend en charge la direction générale de la météorologie, le premier organisme en matière de changement climatique à Madagascar. De l’autre, l’office national de l’environnement ainsi que le Bureau national de coordination des changements climatiques Red + (BNCCC Red +) qui sont rattachés au ministère de l’environnement et du développement durable. Les derniers, et non les moindres, on a le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) qui est rattaché au ministère de l’intérieur et de la décentralisation ainsi que le CPGU ou Cellule de Prévention et de la Gestion des Urgences qui est sous la tutelle de la primature. Il conviendrait de noter que pour les deux institutions, les catastrophes ainsi que les urgences sont dans la majeure partie des cas, d’origine naturelles.

Bug. Le désordre institutionnel serait également observé au niveau des institutions d’enseignement supérieur. D’un côté, il y a l’ESPA ou École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, rattachée au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui forme des ingénieurs météorologues. De l’ autre côté, on a l’ENEAM ou École Nationale de l’Enseignement Aéronautique et Météorologique, rattachée au ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie qui forme également des météorologues. La situation impacte directement sur les activités et actions relatives au changement climatique. Outre l’empiètement de platebandes entre les institutions, l’on pourrait assister à « des dérapages des activités relatives au changement climatique ».La priorisation des actions et activités qui s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le changement climatique se trouve perturber. Une institution qui dispose des compétences en la matière ne pourrait, en effet, pas donner des ordres à une autre sur telles ou telles activités à entreprendre. Pour être direct, si dans le cadre des actions menées pour faire face au changement climatique, serait-il possible pour un ministre de l’environnement et du développement durable de demander à la direction générale de la météorologie – qui elle est sous tutelle du ministère du tourisme, des transports et de la météorologie – d’effectuer une projection climatique ? Aussi, la direction générale de la météorologie le ferait ? Quoi qu’il en soit, et étant donné le caractère systémique du changement climatique, l’implication de tous les secteurs est impérative pour de meilleurs résultats.

José Belalahy

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici