Le développement de Madagascar passe également par l’amélioration de la qualité des services publics.
L’administration malgache n’est pas du tout intègre. Et ce sont les administrés qui souffrent énormément de la mauvaise gouvernance dont fait encore et toujours preuve la grande majorité des dirigeants. Du coup, ce sont les bailleurs de fonds qui interviennent pour l’amélioration de la gouvernance qui fait effectivement l’objet de financements multi-bailleurs. L’Union européenne, la Banque mondiale et la BAD figurent parmi ces bailleurs de fonds qui financent l’amélioration de la gouvernance à Madagascar.
17 millions d’euros. Pour la coopération communautaire, il y a par exemple le programme « Administration pour tous ». Financé à hauteur de 17 millions d’euros pour une période de 6 ans, ce programme vise à renforcer l’efficacité et l’intégrité de l’administration publique en vue d’améliorer la délivrance et la qualité des services publics. Il est également destiné à mettre en place une meilleure planification et coordination des activités de l’administration et des instances de contrôle des pouvoirs publics qui doivent être opérationnelles et efficaces. Enfin, la réorganisation et le renforcement du suivi judiciaire des infractions commises par les responsables publics font partie des objectifs de ce projet financé par l’Union européenne.
PAGI. La Banque Africaine de Développement n’est pas en reste dans ce domaine. Seul bailleur à ne pas avoir suspendu ses aides à Madagascar, la BAD a approuvé, le mardi 17 septembre 2013 à Tunis, un prêt FAD de 6,52 millions de dollars des Etats-Uniset un don FAD de 0,27 million de dollars des Etats-Unis, en faveur de la République de Madagascar pour le financement du Projet d’appui à la gouvernance institutionnelle (PAGI). Le PAGI qui a pour objectif global de contribuer à la restauration des capacités institutionnelles en vue d’améliorer la mobilisation des ressources publiques, de renforcer la gouvernance financière et la transparence dans le secteur extractif. Au plan opérationnel, cet appui institutionnel vise: l’amélioration de la mobilisation des ressources publiques et des systèmes de contrôle à travers un renforcement du cadre de mobilisation des recettes (fiscales, parafiscales et douanières), de la comptabilité publique, de la vérification des comptes et du contrôle interne et externe; et l’amélioration de la transparence dans le secteur extractif et la lutte contre la corruption , à travers un appui spécifique au Secrétariat de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et au Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco).
Le PAGI est entièrement aligné sur le Document de Stratégie Pays de la Banque à Madagascar, en particulier sur le second pilier relatif à l’amélioration de la gouvernance. Il est également conforme à la politique nationale de bonne gouvernance adoptée en 2006, ainsi qu’à la stratégie nationale de lutte contre la corruption adoptée en 2004. Ces deux documents de politique mettent un accent particulier sur une gestion saine des finances publiques et une bonne gouvernance dans le secteur extractif.
PGDI. Enfin, la Banque mondiale intervient à travers le Projet de Gouvernance et de Développement Institutionnel ou PGDI. Il s’agit d’un programme dont le principal objectif est de renforcer la gestion des finances publiques et de la redevabilité sociale au niveau central et communal ». Bref, Madagascar dispose d’une panoplie de financement pour la gouvernance. Cependant sans la volonté réelle des hauts responsables étatiques et des agents de l’administration d’abandonner les mauvaises pratiques, notamment la corruption, ces financements ne pourront pas produire les effets escomptés.