Les fokonolona au niveau des fokontany contribuent à l’élaboration du nouveau Plan Communal de Développement de leurs communes respectives après avoir identifié des actions prioritaires.
« Fokonolona responsable, réel développement de son territoire ». Tel est le slogan lancé pour les quinze communes réparties en quatre inter-communalités appuyées par le Programme Pilote de Promotion de l’Intercommunalité en Itasy (3P2I), financé par l’Union Européenne, et exécuté par le Consortium des ONG, Territoire et Développement et CIDR (Centre International de Développement et de Recherche) à Itasy. « L’objectif est de responsabiliser et d’impliquer toute la population au niveau des fokontany et des communes dans la mise en œuvre de leur politique communale, pour un réel développement économique local. Entre temps, nous renforçons la capacité de ces quinze communes en matière de gouvernance locale tout en promouvant la décentralisation effective », a expliqué Laurent Ratrimoarison, le Chargé du programme, lors d’une descente sur le terrain la semaine dernière.
Tourisme. La transparence, la cohésion, la participation citoyenne et la gestion rationnelle sont parmi les conditions de réussite de cette bonne gouvernance locale. Les populations concernées ont pu ainsi mettre en place des comités citoyens de développement au niveau de leurs fokontany respectifs en vue d’établir un diagnostic participatif des ressources existantes. « Cela devient ensuite un outil nécessaire à l’élaboration d’un plan communal de développement. Le changement de comportement et de mentalité n’est pas en reste », a-t-il poursuivi. Après l’intervention de ce programme depuis à peu près un an, les actions menées ont déjà porté leurs fruits. En effet, l’association intercommunale 3A Miroso, regroupant les communes d’Analavory, d’Anosibe Ifanja et d’Ampefy, vise entre autres, à développer le tourisme. « Nous disposons de nombreux produits comme la source thermale d’Ifanja, l’îlot de la Vierge, la Chute de la Lilly et les Geysers d’Andranomandroatra. Nous allons mobiliser des partenaires pour renforcer la capacité et la structure de gestion de ces sites touristiques. Un schéma d’aménagement établi par des techniciens est aussi en vue pour créer un circuit touristique reliant nos trois communes. Nous envisageons même de construire une infrastructure d’accueil des touristes », a déclaré Radiosoa Sebat, le maire d’Analavory.
Cotisation. Quant à l’association intercommunale MAMISOA, « nous avons pu construire deux CEG par nos propres moyens grâce à la conscientisation et à la responsabilisation de toute la population au niveau des fokontany. Nous prévoyons également d’exploiter la fibre végétale « Haravola » pour fabriquer des produits artisanaux car c’est vendu de manière brute aux collecteurs à un prix dérisoire », a raconté Randrianarisoa Tahiana, Maire de la commune rurale de Miarinarivo II. Par contre, dans la commune rurale d’Ampary, issue de l’association ASA, les comités citoyens de développement au niveau du fokontany Ampary se sont déjà mobilisés pour réhabiliter une infrastructure d’adduction d’eau potable, inutilisable depuis 30 ans, pour curer les canaux en vue d’assainir la route nationale et cultiver du sorgho. « Nous avons pu collecter 150 000 Ar dans notre caisse commune en effectuant des tournois de foot à 7. En outre, nous avons tous convenu que toute personne active âgée de plus de 18 ans, doit cotiser 1 000Ar/an en vue de contribuer au développement local », a évoqué Randrianivahoaka Voahanginiaina, présidente du Comité. Bref, tous les comités citoyens de développement sont mis en place au niveau des fokontany. Les quinze communes affectées par le programme 3P2I vont bientôt présenter leur propre Plan Communal de Développement actualisé. C’est une approche de développement territorial.
Navalona R.
