Administrativement, les collectivités sont responsabilisées et encouragées à prendre en main leur propre développement. Mais dans la pratique, elles peinent à avancer dans cette voie. Les ressources, toujours concentrées au niveau central, leur font défaut pour le faire.
Les communes dans leur grande majorité, peinent à financer leur propre fonctionnement. Alors, pour financer leurs projets de développement, elles n’ont aucun autre choix que de se tourner vers les partenaires financiers. En dépit des initiatives locales de développement, l’insuffisance des ressources financières des collectivités locales, constitue le principal blocage à la concrétisation de ces initiatives.
Le problème concerne les collectivités territoriales qui, administrativement, sont responsabilisées et relativement autonomisées. Cependant, le transfert des ressources ne suit pas. Celles-ci restent concentrées au niveau de l’Etat central. Les textes prévoient, pourtant ce transfert des ressources au niveau des collectivités décentralisées, mais sa mise en œuvre fait l’objet de réticence de la part des différents ministères, comme il a été noté lors du colloque sur l’économie politique de la décentralisation, en 2008. D’après l’état des lieux sur la gouvernance locale initié par le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) dans le cadre de l’élaboration du document d’orientation stratégique sur la gouvernance à Madagascar, le déséquilibre dans la répartition des dépenses publiques reste une réalité : les dépenses de l’administration représenteraient 96 % des dépenses totales et celles des collectivités, essentiellement les communes, représentent seulement 4 %, dont une grande partie, celles des communes urbaines. Ce fort déséquilibre amène à un échec certain des initiatives et projets de développement des collectivités locales. Or, la décentralisation, accompagnée d’une déconcentration, laquelle se concrétise par la délégation des agents et des compétences aux services déconcentrés, constituent l’une des bases de la gouvernance locale.
Un réajustement du processus, auquel s’ajoute une meilleure concrétisation des textes en matière de transfert des ressources financières, permettrait une meilleure prise en main par les collectivités locales, de leur propre développement.
Hanitra R.