
La nouvelle formation du gouvernement Ntsay a été annoncée, hier. 4 nouveaux ministres font leur entrée si, en revanche, Ahmad Ahmad et Irmah Naharimanana ont été remerciés. Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a été scindé en deux.
Depuis quelques jours qu’on a chuchoté un remaniement, le verdict est finalement tombé hier. L’équipe de Christian Ntsay a connu une légère retouche. En effet, à la lecture du décret 2020 – 977, portant nomination de nouveaux membres du gouvernement, quatre nouvelles têtes intègrent la formation, dont deux hommes et deux descendantes d’Eve. Marie Michelle Sahondrarimalala, s’occupera du portefeuille de l’éducation nationale. A la fois médecin et juriste de formation, ce magistrat de carrière, qui a occupé avant sa nomination le poste de directrice des études juridiques auprès de la présidence de la République, remplacera Rijasoa Andriamanana à Anosy. Celle-ci a été limogée à son poste en juin dernier.
Un changement a été aussi apporté au niveau du ministère de la santé publique. Le professeur Jean Louis Rakotovao est nommé à la tête de ce ministère qui passe actuellement l’épreuve de l’épidémie de coronavirus. Ce chirurgien remplace ainsi le professeur Ahmad Ahmad, qui, lui, est remercié après avoir passé huit mois aux commandes de la santé publique. Deux autres nouvelles têtes intègrent également la formation. Ernest Tsikeliniankina s’occupera du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle tandis que la députée Bavy Angelica Michelle est nommée ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion féminine.
Désaveu. Le nouveau gouvernement est marqué par le départ du professeur Ahmad Ahmad. Le désormais ancien ministre de la santé publique ne fait plus partie de la formation dirigée par Christian Ntsay. Le radiologue n’a été plus en odeur de sainteté auprès de ses supérieurs depuis la publication sur les réseaux sociaux de la lettre de demande de soutien auprès des partenaires techniques et financiers dans le cadre la lutte contre le coronavirus. Depuis, la cote de ce médecin originaire du Melaky a grimpé sur les réseaux sociaux.
Pourtant, la lettre, qui fait polémique et qui détaille des chiffres sur les besoins en équipements pour les formations sanitaires, a été vite désavouée par le gouvernement. Le premier ministre Christian Ntsay a, lui-même, amplifié le désaveu de son ministre de la santé publique sur le plateau de la chaîne nationale. Depuis hier, Ahmad Ahmad est donc écarté définitivement du gouvernement. Comme Irmah Naharimanana, qui, quant à elle, est obligée de quitter le pays pour des raisons personnelles après son mariage avec un diplomate américain.
Nommée en juin 2018, cette dernière a passé deux ans à la tête du ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion féminine. Elle fait partie des rares membres du gouvernement sous l’ère Rajaonarimampianina qui ont été plus d’une fois reconduits après l’accession de Andry Rajoelina à la tête du pays.
1 million de jeunes. La retouche intervient donc à presque 5 mois avant l’expiration du contrat d’un an annoncé par les chefs de l’exécutif. Tourmentée par la crise sanitaire qui a fortement impacté l’économie du pays, la formation dirigée par Christian Ntsay, mise en place en janvier dernier, bénéficie toujours la confiance du chef de l’Etat pour relever à ses côtés les défis du projet émergence. La mise en œuvre des différents programmes inscrits dans le cadre de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar et l’atteinte des objectifs du Velirano devrait se poursuivre pour les membres du gouvernement. Mais, un accent particulier a été mis, hier, par le président de la République, concernant le volet éducation et formation professionnelle.
Le ministère, auparavant, qui a été en charge de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, a été scindé en deux. L’objectif est non seulement d’accroitre le taux de scolarisation en allégeant les charges parentales sur les droits de scolarité et d’équiper les élèves en kits scolaires, mais aussi de réduire le taux de déperdition scolaire entre les cycles primaire et secondaire, a lancé le chef de l’Etat, hier lors de la présentation des nouveaux ministres. Quant à la formation professionnelle, Andry Rajoelina a annoncé qu’un million de jeunes devraient bénéficier d’une formation professionnelle spécialisée dans les trois prochaines années.
Rija R.