
Suite à la fusion de certains ministères, des membres de la nouvelle équipe gouvernementale se retrouvent avec deux voire trois bureaux localisés en des endroits différents.
Qui trop embrasse mal étreint. Certains ministres pourraient justifier ce proverbe qui signifie, qu’en entreprenant trop de choses à la fois, on risque de ne réussir à rien. Qui plus est, la plupart d’entre eux sont de nouveaux venus qui ne connaissent pas forcément les rouages et engrenages de l’appareil administratif malgache qui fonctionne au rythme du « moramora » alors que le nouveau président de la République veut justement travailler à l’allure d’un TGV.
Réseau interne. Il n’est pas exclu que la fusion de certains départements aggrave le laisser-aller au niveau des « mpiasam-panjakana ». Prenons le cas du ministère de l’Economie, des Finances et Budget où Richard Randriamandranto ne pourra pas être en même temps à Anosy et à Antananinarenina. Il est peu évident qu’il puisse se rendre d’une manière inopinée dans l’un ou dans l’autre des deux bâtiments où le personnel sera sûrement informé en temps réel de son arrivée ou de son départ, grâce au réseau interne.
Eparpillés. A moins d’avoir un don d’ubiquité, la ministre Marie Thérèse Volahaingo ne pourra pas non plus être à la fois à l’immeuble de l’Education nationale à Anosy et dans les locaux de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle sis dans l’enceinte du Complexe scolaire Ampefiloha. Même topo pour le ministre Lucien Fanomezantsoa puisque les bâtiments de l’Elevage, de l’Agriculture et de la Pêche sont éparpillés à Anosy et à Ampandrianomby, c’est-à-dire, d’un bout à l’autre de la ville.
Va-et-vient. Le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures devra aussi faire le va-et-vient entre Ambohijatovo Ambony et Ampandrianomby, faute de pouvoir centraliser tout le personnel en un même endroit. Son collègue des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, Joël Randriamandranto sera également assis entre deux « seza ». L’une à Anosy et l’autre à Tsimbazaza. En l’absence du ministre de tutelle de la Météo, le personnel pourrait en profiter pour faire la pluie et le beau temps.
Gyrophare. Jamais deux sans trois pour la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Landisoa Rakotomalala dont les départements se trouvent respectivement à Anosy, Ambohidahy et aux 67 ha. La ministre de la Culture et de la Communication, Lalatiana Andriantongarivo Rakotondrazafy devra aussi partager son temps entre ses deux bureaux : Le premier à la Bibliothèque nationale à Anosy et le second à Nanisana. En revanche, Hajo Andrianainarivelo, un autre ministre assis sur ou entre deux « seza », n’aura qu’à descendre ou à monter (c’est selon) un étage à Anosy pour être tantôt à l’Aménagement du Territoire, tantôt aux Travaux Publics. Sans besoin de voiture ouvreuse ou de gyrophare pour se rendre d’un bureau à l’autre.
Projet « Tanamasoandro ». La question qui se pose est de savoir si l’éparpillement en différents endroits de leurs départements, les 8 ministres susnommés risquent de se disperser par rapport à la réalisation de leur contrat-programme respectif. A vouloir trop en faire, on finit par le faire mal. Et à force d’être partout, on risque d’être nulle part. Vivement la concrétisation du projet « Tanamasoandro » qui regroupera tous les ministères dans l’Atsimondrano. En attendant, ils devront Travailler à Grande Vitesse afin de garder leurs deux « seza » au soleil.
R. O