Près de deux semaines après l’instauration du gouvernement de combat par le décret n°2015-265 du 15 avril 2016, les affaires étatiques et publiques ne sont toujours pas au beau fixe. Face à cela, l’on se sent contraint d’emprunter la formule de Michel Crozier (un sociologue français) qui dit qu’ « on ne change pas la société par décret ». Rien n’est inventé, tout est illustré par des faits. Le Ministère de la Justice a, par exemple, changé de tête avec l’arrivée de Charles Andriamiseza, mais ce changement, jusqu’à preuve du contraire, n’a pas encore donné lieu à la reprise des fonctions des greffiers et des agents pénitentiaires. Idem pour le Ministère de la Sécurité Publique qui, lui aussi, a reçu un nouveau ministre, Anandra Norbert. Nonobstant ce remplacement, l’insécurité urbaine comme rurale demeure préoccupante. Pour les autres ministères qui n’ont reçu aucun changement, la situation s’est dépréciée. Le travail et les lois sociales sont effacés au niveau de la dénomination du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Administration. Reste à savoir si cette réforme va aboutir. Au niveau du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mahafaly Solonandrasana Olivier garde cette place tout en assurant les fonctions primo-ministérielles. On se demande alors s’il arrivera à gérer « en bon père de famille » les fonctions de chef de l’Administration et celles de ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. Encore, la décentralisation reste discursive jusqu’à présent. De ce fait, le combat de ce gouvernement s’affiche herculéen et nécessite plus d’actions que de discours. D’autant plus que les ministres ne sauront pas faire des miracles. Bref, « on ne change pas la société par décret » disait Michel Crozier.
Aina Hel-Bovel (Stagiaire)