Les ministres ont loupé la date fatidique du 10 janvier imposée par le président de la République en décembre dernier, pour livrer les projets sectoriels qui devraient être inscrits dans le Plan Emergence Madagascar. Ce retard relance, en effet, le débat sur la performance du gouvernement à soutenir le rythme du chef de l’exécutif et à réaliser ses grandes ambitions. Les ministres seront, d’ailleurs, évalués. Le contrat d’une année établi par les deux chefs de l’exécutif avec leur ministre touche à ses termes en ce mois de janvier. Et les résultats de cette évaluation menée depuis décembre pourraient être tenus en compte dans le cadre d’un possible remaniement du gouvernement lequel est confronté à des épreuves depuis quelques semaines.
Grèves. Les questions de santé et d’ordre publics deviennent préoccupantes. D’un côté, les grèves des étudiants des écoles normales supérieures d’Antsiranana, Antananarivo, Tuléar et Fianarantsoa ont ravivé la tension politique. Puis, deux semaines après ces évènements fortement relayés sur le terrain politique, voilà qu’une autre manifestation survient à nouveau sur le campus d’Ankatso. Mardi dernier, des étudiants de la cité universitaire ont fait grève pour manifester leur colère face au problème devenu récurrent de ravitaillement en eau potable dans le campus. Les universités deviennent depuis quelques mois un foyer de tension. En décembre dernier, d’autres étudiants ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur le manque d’eau au niveau de la cité des étudiants en vandalisant les installations d’eau de la Jirama. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Elia Béatrice Assoumacou, a fait des pieds et des mains pour mater ces grèves et faire baisser cette tension qui a affecté son département.
Grogne. De l’autre côté, face au problème de ravitaillement en eau, la grogne gagne également du terrain et sort des frontières des universités. Plusieurs quartiers de la capitale se plaignent du manque d’eau potable, et leurs habitants fulminent sur les réseaux sociaux pour dénoncer le problème. Face à cette montée de tension, le gouvernement fait face à un déluge de critiques et une avalanche d’accusations sur la toile. Notamment le ministère en charge de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène, dirigé par Voahary Rakotovelomanantsoa, qui n’est pas épargné des critiques des plus virulentes au même titre que la société nationale d’eau et d’électricité, la Jirama, qui devient une cible principale des internautes. Ces deux départements se trouvent alors dans une position délicate face à ces sujets.
Menace. La question de santé publique revient également au cœur de la préoccupation, non seulement au niveau du gouvernement mais aussi au sein de l’opinion. Le danger qui plane sur le pays face à un regain des contaminations du coronavirus fait craindre et ranime le débat public. Depuis le mois de décembre, le bruit d’un probable reconfinement en ce début d’année. Mais très vite, le ministère de la santé publique a démenti la rumeur et écarté cette option de nouvelle mise en quarantaine des villes du pays. Toutefois, la menace n’est pas écartée en matière d’épidémie de la Covid-19. Le ministère de la Santé publique est très attendu pour maîtriser la situation dans les jours et semaines qui viennent avec une opinion publique toujours hantée par le ravage du virus dans les pays occidentaux. Jean Louis Rakotovao, ministre de la Santé publique, et son armée de médecin, n’auront pas alors droit à l’erreur pour gérer avec doigté la situation.
Rija R.