
« Si, en cours d’exécution, le Gouvernement estime que des modifications fondamentales de ce programme (NDLR : programme de mise en œuvre de la politique générale de l’Etat) s’avèrent nécessaires, le Premier ministre soumet lesdites modifications à l’Assemblée nationale qui peut émettre des suggestions. » Ces dispositions de l’alinéa 2 de l’article 99 de la Constitution contraignent le Premier ministre Ntsay Christian de comparaître devant les députés dans le délai de 30 jours à partir de sa nomination. Le chef du gouvernement de consensus a déclaré lors de sa passation de service avec son prédécesseur que les élections sont la priorité de son équipe. Une priorité qui n’est pas celle fixée par le président de la République au début de son mandat dans ses politiques publiques dont la politique générale de l’Etat de 2014 et le PND (Plan National du Développement).
Refus. Les députés de l’opposition ont évoqué les dispositions constitutionnelles suscitées pour justifier leur refus d’examiner vendredi dernier le projet de Loi de Finances Rectificative 2018. « Le projet de LFR 2018 ne tient pas compte des changements intervenus ces derniers temps dont l’éclatement de certains ministères qui impose des modifications au niveau des organigrammes. Donc, le nouveau Premier ministre doit avant tout comparaître devant le Parlement pour exposer son programme de mise en œuvre de la politique générale de l’Etat. Il a affirmé que la tenue des élections constitue sa priorité, que ce projet de LFR en tienne compte, au lieu d’allouer de grosses sommes dans d’autres domaines. », a expliqué le député Liahosoa Malement. Bref, avant de fixer un quelconque calendrier électoral, le Premier ministre de consensus devrait passer à l’Assemblée nationale où les députés auraient leurs mots à dire sur la composition de son gouvernement.
R.Eugène