Des députés commencent à faire des révélations autour de la nomination de certains ministres.
L’article paru dans notre édition du 20 avril, à propos d’un ministre ayant payé une somme de 1,5 milliard Fmg pour avoir un portefeuille ministériel a provoqué l’indignation au sein de l’opinion. Les langues commencent à se délier pour rapporter d’autres cas similaires. En effet, se sentant floués, des députés font des révélations autour de la formation du gouvernement actuel. Faut-il rappeler que les députés ont remis une liste de huit candidats ministrables auprès du président de la République Hery Rajaonarimampianina et au Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana. Pourtant, deux parlementaires seulement ont été nommés. Il s’agit de la ministre de l’Emploi, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Toto Lydia Raharimalala et du ministre de la Culture, de la Promotion de l’Artisanat et de la Sauvegarde du Patrimoine, Jean-Jacques Rabenirina. Un « quota » insatisfaisant aux yeux des députés et des groupes parlementaires ayant cautionné la nomination d’Olivier Solonandrasana Mahafaly au poste de Premier ministre.
Sauvé in extremis. Du côté de Tsimbazaza, l’on affirme qu’en plus du ministre qui aurait payé 1,5 milliard Fmg pour entrer dans le gouvernement, d’autres auraient également versé une forte somme d’argent en échange de leur reconduction. L’écolage varierait entre 3 à 4 milliards de Fmg, selon l’importance du ministère. Un ministre pressenti parmi les partants aurait été finalement sauvé in extremis après s’être acquitté d’un écolage. Ce membre du gouvernement, pourtant très controversé à cause du manque de résultats concrets au niveau de son département, aurait payé quatre milliards Fmg pour garder son « seza ».
A qui et où ? La question que bon nombre de contribuables se posent est de savoir d’où vient tout cet argent. Qui plus est, il ne s’agit pas d’un département bien loti en termes de budget. En tout cas, cela n’étonne pas le personnel qui a déjà accusé ledit ministre de corruption et de détournement de deniers publics. Des sources parlementaires rapportent également que d’autres ministres auraient aussi sorti leur carnet de chèque ou plutôt payé cash pour ne pas laisser de traces. Pour l’heure, l’on ignore à qui et où ces ministres ont versé leurs écolages. Quoi qu’il en soit, cette pratique risque de renforcer la corruption au niveau de l’Administration. Et ce, dans la mesure où ces ministres vont tout faire pour récupérer au plus vite leur argent. A l’allure où vont les choses, la population qui attend des résultats palpables en termes de développement, risquent d’être déçue. Le Bianco et le Samifin gagneraient à mener des investigations sur la véracité ou non de ces écolages qui font dire à bon nombre de « pauvres » que parmi les critères de recrutement des ministres, on devrait souligner « non milliardaire s’abstenir ».
Davis R