Antananarivo regroupe des défis urbains importants. La capitale connaît une croissance exponentielle et comme toutes grandes villes – notamment du Sud – elle fait face au développement de quartiers précaires.
L’habitat précaire représente 25% des constructions de la Commune urbaine d’Antananarivo et, depuis 2003, la superficie des secteurs précaires a augmenté de plus de 50%. Ce qui entraîne des enjeux très importants pour Antananarivo. Ces quartiers, qui regroupent ces habitats, cumulent diverses problématiques.
Interventions prioritaires
Le déficit d’accès aux infrastructures fonctionnelles – souvent aggravé par l’immigration – et des services urbains de base, la promiscuité à l’échelle du quartier, la concentration élevée d’habitations non durables et surpeuplées de petite taille, et l’exposition forte à des aléas, font partie, entre autres de ces problématiques qui justifient des interventions prioritaires en termes de restructuration ou de réhabilitation. Ainsi, le Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo (PRODUIR) œuvre principalement dans ces quartiers précaires de la Ville des Mille. Afin de faire face aux défis et d’orienter les stratégies idéales sur 10 ans, il a développé une stratégie de restructuration des quartiers précaires du Grand Antananarivo à travers le cabinet Sofreco. Cette intervention entre dans la composante numéro 2 du projet : le renforcement des capacités institutionnelles pour une gouvernance urbaine résiliente. La mise en place de la stratégie a été menée de manière participative et inclusive avec tous les acteurs du développement urbain du Grand Antananarivo.
Développement durable
« Elle vise à encadrer et orienter les Communes du Grand Antananarivo ainsi que l’État dans les futures actions sur ces quartiers », indique Haja Rasolofojaona, coordonnateur du PRODUIR. A la fin de ce programme de dix ans, si la plupart des efforts d’organisation, de gouvernance, de financement et de développement des chantiers de réalisation est concrètement abouti, le ralentissement notable, voire la réduction drastique d’une substantielle partie des quartiers précaires et des poches de pauvreté devraient être observées. Un programme de l’envergure de l’ensemble des actions de restructuration et d’élimination de la prolifération des quartiers précaires sur le territoire du Grand Antananarivo nécessiterait un effort persévérant sur une période de 10 ans pour obtenir les impacts et les résultats recherchés. L’engagement de la Banque mondiale à appuyer le programme gouvernemental de développement urbain intégré du Grand Antananarivo s’inscrit sur le long terme, dans le cadre d’une série de projets visant à améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans les quartiers précaires par le développement durable des services de base, la promotion de l’hygiène et de l’assainissement, la résilience face aux risques naturels et la prévention de la prolifération de nouveaux risques.
Joé Belalahy