
Le mouvement des « bidons jaunes », organisé par la population d’Itaosy, est tombé à l’eau. La population n’a pas pu faire entendre son ras-le-bol.
Rendez-vous manqué pour la population d’Itaosy et ses environs. La grande marche n’a pas pu être entamée. Il y a eu plus fort et plus puissant que la population. Mialisoa Rakotomalala, militante, de dénoncer « des abus de pouvoir ». « Des personnes sont venues sur les lieux de rendez-vous, au Sinibendrano Ambohidrapeto, et nous ont fait savoir que si grande marche il y avait, tous les membres organisateurs de l’évènement seraient coffrés et emprisonnés » a-t-elle déploré. Pour appuyer leur menace, lesdites personnes auraient même eu des informations personnelles concernant les membres organisateurs. « Ils ont sciemment fait en sorte qu’on sache qu’ils détiennent des informations sur nous comme nos noms complets, les noms des membres de notre famille et même nos adresses. Pour ma part, puisque Midi Madagasikara a écrit un article sur notre mouvement, ils ont publiquement affirmé qu’ils connaissent le nom de mon mari et mon adresse » a-t-elle lancé horrifiée. Ainsi, le mouvement prévu pour protester contre le manque d’eau de la Jirama dans cette partie de la capitale malgache n’a pas pu avoir lieu à cause des menaces proférées à l’endroit des membres organisateurs.
Gênant. Les faits démontrent toutefois que le projet « grande marche d’Itaosy » a gêné des têtes quelque part. Des personnes se sont apparemment rendu compte que le mouvement initié par la population d’Itaosy pourrait être le départ d’un ras-le-bol général. En effet, une telle situation serait difficilement maîtrisable pour le Gouvernement. Il faut également se rendre à l’évidence que la manifestation prévue samedi dernier n’avait pas eu l’aval des autorités compétentes. Ce qui pourrait également expliquer la venue des personnes avant le coup d’envoi. Un fait est cependant clair et sûr, la population d’Itaosy attend de la Jirama des réponses aux milliers de questions posées face au manque d’eau. « Des réponses qui devraient se traduire en action dans les plus brefs délais pour que le problème soit enfin résolu ». L’aversion de la population envers les services publics, dont la Jirama, grandit de jour en jour. Il serait judicieux pour les autorités compétentes d’agir et de résoudre les problèmes avant que la population n’agisse et ne se fasse justice elle-même. Pour ce qui est du mouvement des « bidons jaunes » Mialisoa Rakotomalala a fait savoir : « La grande marche n’a pas pu se faire mais la lutte va continuer jusqu’à ce que la problématique soit résolue ». A suivre.
José Belalahy