jeudi, avril 17, 2025
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Chronique de Mickey : Grandes surfaces, grandes bouderies

Une nouvelle enseigne fait son apparition dans le secteur d’activité de la grande distribution (grande surface) à Madagascar mais elle occupe en lieu et place d’une autre qui disparaît. L’économiste s’étonne de la stratégie de celles-ci dans la Grande île. En effet, ailleurs les consommateurs se ruent vers ces lieux de vente parce que les prix pratiqués y sont relativement bas par rapport à ceux des commerces de proximité (notre épicerie de quartier). Chez nous on observe l’inverse,  les clients à pouvoir d’achat faible les boudent, les considérant comme des grands magasins. Ainsi il n’est pas étonnant que pour un pays de plus de 25 millions d’individus, ces grandes surfaces sont peu nombreuses et n’attirent pas grand monde.

Et pourtant, le modèle de leur fonctionnement pour avoir des prix bas est simple, du moins en théorie. Il leur est imposé de financer par le capital un niveau très bas pour acquérir les immobilisations (bâtiments, équipements), le reste pour les liquidités de départ. Ces grandes surfaces achètent en grande quantité donc auprès de leurs fournisseurs et  obtiennent ainsi  des prix conséquents et en plus elles exigent un délai de paiement long (jusqu’à 6 mois ), puisque  leurs produits sont vendus à bas prix et par conséquent  se vendent vite. On dit que leur rotation de stock est élevée. Comme elles  écoulent vite leurs marchandises et au comptant et payent leurs fournisseurs à longue échéance et vu que la vente se fait en libre-service, donc des charges de personnel peu élevées, il va de soi qu’elles engrangent d’énormes liquidités qui leur permettent de renouveler l’opération et de se développer.

La question est de se demander pourquoi la clientèle les boude à Madagascar. Peut-être, d’abord parce que leurs fournisseurs sont en majorité éloignés, en Europe ou en Chine et donc ce qu’elles gagnent en délai de paiement de fournisseurs est absorbé par le délai d’approvisionnement et en plus à des prix aux normes des pays riches vu qu’elles prennent des quantités peu élevées, il est donc logique que le consommateur malgache paye au prix cher et n’achète pas ou peu. Voilà pourquoi la rotation de stocks qu’elles doivent financer est faible. Il n’est qu’à voir leurs rayons, de nombreux produits restent longtemps sur leurs étalages.

On peut avancer le fait qu’elles ne vendent que des produits importés et qu’elles devraient acheter localement pour bénéficier des mêmes avantages que leurs homologues à l’étranger. Oui, mais hélas nous produisons peu et il faut l’avouer, de qualité moindre. Ainsi pour exister, la grande distribution adopte la règle de 20-80, préférant se référer au 20% de la clientèle qui leur dégagent autant sinon plus de marge que les 80% restantes. Pour résumer, les clients ne boudent pas les grandes surfaces  mais on n’est pas encore dans l’ère de la consommation de masse.

M.Ranarivao

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2 Commentaires

  1. Il y aussi que les prix chez les grandes surfaces sont plus chers que les prix de la même marchandise chez les détaillants du quartier : pourquoi ?? C’est pas normal ça !!

  2. bonjour, la réponse à votre question, est dans la chronique
    Pour résumer leurs produits sont importés donc frais d’approvionement élevé, quantité faible donc prix d’achat élevé…. Mais pour conclure on n’est pas encore dans une socité de consommation de masse
    Bien à vous

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