
On s’achemine vers le retour à la normale de la situation, mais le gouvernement Ravelonarivo pourrait payer le pot cassé par les deux parties en conflit.
Les déclarations se succèdent. Hier, c’était au tour des grands commis de l’Etat regroupés au sein de la confédération des syndicats des Grands Corps de s’exprimer sur la crise institutionnelle qui oppose le président de la République aux 121 députés qui ont signé la motion de déchéance. En effet, ces magistrats, médecins, administrateurs civils, commissaires de commerces… rejoignent ceux ou celles qui prônent la stabilité et l’apaisement dans le pays. Stabilité et apaisement qui s’acquièrent par la signature d’un accord politique. Mais, si l’ancien président Marc Ravalomanana qui a déjà consulté les deux principaux protagonistes, dont le président Hery Rajaonarimampianina et l’Assemblée nationale, a utilisé la dénomination « Pacte de stabilité », les grands commis de l’Etat ont proposé hier l’élaboration d’une « Convention nationale ».
Responsabilité partagée. Pour ces grands commis de l’Etat, les deux principaux protagonistes sont responsables de ce qui se passe en ce moment. « On a fait primer les calculs politiques sur l’intérêt supérieur de la Nation lors du dernier référendum, des dernières Présidentielles et des dernières Législatives », ont-ils déploré. Avant d’ajouter : « On ne peut pas accuser le président de la République d’être à l’origine de tout ce qui se passe actuellement. Ce n’est pas un péché d’avoir présidé la réconciliation nationale. » La confédération des syndicats des Grands corps de l’Etat a sollicité l’intervention du FFKM pour l’élaboration de cette convention nationale. « Les institutions actuelles restent en place jusqu’à la mise en service des nouvelles structures. La convention nationale définira clairement les attributions des futures institutions », proposent les grands commis de l’Etat. En fait, ces derniers roulent pour une Convention du 31 octobre Bis. Mais, à la différence du modèle de 1991, la « Convention nationale » ne devrait pas aboutir à la mise en place d’une nouvelle transition.
Terrain d’entente. En même temps, la confédération des syndicats des grands corps de l’Etat a lancé un appel à la HCC pour que celle-ci statue selon l’éthique en mettant l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de tout intérêt politique et personnel. En tout cas, pour que le président de la République et l’Assemblée nationale puissent être maintenus, la Haute Cour Constitutionnelle devrait soit se déclarer incompétente devant la requête de mise en accusation déposée par les députés, soit carrément rejeter ladite requête. A noter que des députés et des membres de l’Exécutif essaient en ce moment de trouver un terrain d’entente avant que la HCC ne prononce son verdict. L’objectif étant d’éviter une nouvelle crise politique qui serait fatale pour Madagascar qui vient de sortir d’une longue transition laquelle a plongé son économie dans le gouffre.
R. Eugène