
Le Mozambique et Madagascar sont en train de prendre de l’ampleur en tant que fournisseur de choix dans l’industrie des batteries électriques.
L’année 2022 sera-t-elle celle du rebond de l’industrie minière ? Tout porte à le croire avec les grands projets miniers qui sont en train de se préparer. La production de graphite va augmenter.
35 000 tonnes
C’est notamment le cas du géant allemand de l’acier Thyssenkrupp qui a l’intention de s’approvisionner en graphite à Madagascar sur une période initiale de 10 ans au moins. Pour la réalisation de cette transaction, la compagnie minière NextSource Materials, travaille sur le projet d’exploitation de la mine de graphite de Molo, située à Fotadrevo Toliara. Ce premier accord d’approvisionnement porte sur la vente annuelle d’environ 35 000 tonnes de graphite, dit SuperFlake. Mais la collaboration se fera d’une manière progressive puisque Thyssenkrupp recevra d’abord 7 300 tonnes de graphite au moins par an dès avril 2022. C’est-à-dire au début de la première phase de production à Molo qui produira alors seulement 17 000 tonnes environ de graphite par an. Lorsque la phase 2 commencera au deuxième trimestre 2024, NextSource pourra honorer complètement son engagement, livrant jusqu’à 35 000 tonnes de graphite sur une production totale d’environ 45 000 tonnes.
Bonnes perspectives
La compagnie indienne Tirupati avance également dans son projet d’augmentation de production de graphite à Madagascar. Alors qu’elle exploite déjà la mine de Sahamamy, Tirupati a également ouvert une autre exploitation à Vatomina. Son objectif étant de produire 30 000 tonnes de graphite par an dès 2022. « L’ouverture de la mine marque le début des opérations commerciales du projet Vatomina, ce qui nous rapproche de notre objectif d’augmenter la capacité de production à Madagascar à 30 000 tonnes par an d’ici le premier trimestre 2022 et à 84 000 tonnes d’ici 2024 », a récemment déclaré le PDG de la compagnie Shishir Poddar. De bonnes perspectives pour l’industrie du graphite qui ne manquera pas de devenir une importante source de recettes fiscales et de devises étrangères. En effet, la demande mondiale de graphite va probablement exploser avec le développement sans précédent de l’industrie de l’automobile électrique qui utilise ce produit pour la construction des batteries en lithium.
Regain de compétitivité
La loi de finances 2022 mise, d’ailleurs, sur ce regain de compétitivité du secteur minier dans sa prévision de croissance. « Après une chute de -56,8% en 2020, l’Industrie extractive devrait rebondir en 2021 grâce à la reprise des exportations minières, notamment celles d’Ambatovy (croissance de 35,8% attendue en 2021). Par ailleurs, les engagements internationaux en faveur de la transition énergétique (notamment ceux des grands constructeurs automobiles qui projettent de produire majoritairement voire uniquement des véhicules électriques à l’horizon 2030) devraient booster les investissements pour l’exploitation de minerais entrant comme le graphite et le cobalt (nécessaires pour la fabrication des batteries des voitures électriques). Les exploitations de graphite Vatomina et Sahamamy devraient produire 30 000 tonnes en 2022 et celle de Molo, avec une réserve estimée à 145 millions de tonnes, produirait 17 000 tonnes en 2022. L’industrie extractive devrait alors connaître une croissance de 19% en 2022 ». En somme, les chances de relance économique se trouvent aussi dans les mines.
R.Edmond