
Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel a tardivement publié une note explicative relative à la gratuité des inscriptions auprès des EPP et CEG de Madagascar.
Des parents d’élèves en colère ont réclamé le remboursement des frais de scolarité de leurs enfants à l’Ecole Primaire Publique (EPP) Amboditsiry hier. « La gratuité des inscriptions dans l’éducation de base a été déclarée alors qu’on nous contraint encore de payer d’énormes sommes » déplore Alexia Ratsimbazafy, mère de famille. Avant de faire savoir que « les sommes vont de 44 000 ar pour les enfants en classe de moins de 9e et 60 000 ar pour les classes de 9e et plus ». « Ce qui dépasse de loin notre capacité de paiement étant donné que les parents sont en général issus de familles vulnérables » avance notre interlocutrice. Interrogée sur la question, Voahangilalaina Randrianarisoa, directeur de l’EPP Amboditsiry de faire savoir : «La note explicative émanant du ministère de tutelle a fait savoir que la responsabilité d’expliquer la décision aux parents d’élèves appartient au président du comité FEFI (Appui à la gestion participative et décentralisée des Écoles primaires publiques). L’EPP continue quant à elle de prendre en charge toutes les inscriptions nouvelles ou non pour cette année scolaire ».
Malentendus. Si la déclaration de la gratuité a été relayée par tous les médias du pays, des zones d’ombres continuent de semer le trouble chez les parents d’élèves. Mamy Alain Andrianiaina, directeur de l’EPP Manarintsoa de noter qu’il y a une « incompréhension majeure chez les parents d’élèves ». « Il n’y a presque jamais eu de paiement de droits d’inscription au niveau des établissements d’enseignement public de bases. Ce qu’il y a c’est le paiement des cotisations parentales dans le cadre de la prise en charge des maîtres FRAM », explique le directeur d’école. Avant de faire comprendre « les cotisations parentales sont décidées en assemblée générale de l’association des parents d’élèves, une association enregistrée officiellement. Ce qui rentre dans le cadre du comité FEFI ». Mamy Alain Andrianiaina de renchérir « si les parents d’élèves se plaignent de cette mesure, c’est qu’ils se plaignent de leur propre décision ». La note explicative émanant du ministère de tutelle quant à elle, fait savoir – noir sur blanc – que « les cotisations parentales dans le cadre de la prise en charge des maîtres FRAM ne sont ni des critères de sélection ni des obstacles pour la scolarisation auprès des enfants ». Il conviendrait de noter que beaucoup d’établissements scolaires de base doivent encore recourir aux maîtres Fram faute d’enseignants suffisants. La prise en charge de ceux-ci étant du ressort des parents d’élèves, l’on comprend mieux « la perception partielle » de la gratuité des inscriptions.
José Belalahy