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mardi, juin 17, 2025
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Gratuité de l’éducation de base : Que des paroles en l’air !

Pour l’EPP Analakely, le droit d’inscription est de 80 000 Fmg, parmi les plus abordables, rassure-t-on.
Pour l’EPP Analakely, le droit d’inscription est de 80 000 Fmg, parmi les plus abordables, rassure-t-on.

La réalité semble contredire la volonté du Président de la République de faire de l’éducation de base une éducation gratuite.

La prochaine rentrée scolaire pour les Ecoles Primaires Publique est prévue dans moins d’un mois, plus précisément, le six octobre. Pour l’heure, les inscriptions et les réinscriptions se poursuivent. Mais comme à l’accoutumée, celles-ci ne se font pas gratuitement car les « Ray aman-dreny » continuent toujours de s’acquitter de ces fameux droits d’inscription. Ce, bien que le Président de la République, Hery Rajaonarimampianina ait promis la gratuité de l’éducation de base lors de sa campagne électorale. Une promesse qu’il a même réitérée lors de son investiture à Mahamasina, le 25 janvier dernier. Et pas plus tard que la semaine dernière, à l’occasion de l’ouverture officielle du Salon de l’Industrie de Madagascar (SIM), il a encore insisté là-dessus, en affirmant : «Je réitère ici que les parents d’élèves ne devraient plus payer de droit d’inscription à la rentrée scolaire au niveau des écoles publiques». Ce qui n’est pourtant pas le cas jusqu’à maintenant puisqu’aucun des parents n’est épargné par ces droits d’inscription. La question est : comment l’Etat compte-t-il rendre réelle cette affirmation.

Allègement. Par ailleurs, le premier responsable de l’Education Nationale, Paul Rabary, lors d’une interview, semble ne pas vraiment être du même avis que l’homme fort du pays concernant cette gratuité de l’éducation de base. Le ministre a ainsi apporté quelques précisions à ce sujet. «L’éducation a toujours un coût», dit-il. Avant de continuer : «La question de gratuité de l’éducation n’est pas possible, surtout avec la conjoncture actuelle. Cependant, l’objectif de mon département est l’allègement des charges des parents en s’efforçant de mettre sur le dos de l’Etat et les bailleurs de fonds les différentes charges relatives aux cantines et aux kits scolaires. Il faut départager les coûts». Et comme si Paul Rabary a voulu rectifier ce message du Président de la République en affirmant à son tour sur un ton ferme : «Actuellement, l’on parle d’allègement mais pas de gratuité de l’éducation». Vu l’évolution de la situation, l’on peut dire que ce qu’a affirmé le ministre de l’Education Nationale ne peut que se confirmer.

En difficulté. Pour preuve, même les responsables des EPP confirment l’impossibilité de la réalisation de cette affirmation du Président Hery Rajaonarimampianina. Selon eux, tant que les établissements devront encore payer par eux même les salaires des enseignants Fram (qui sont le plus souvent les plus nombreux dans les établissements scolaires publics), ils devront encore réclamer ces droits d’inscription. A titre d’information, ces droits varient selon les établissements. Pour l’EPP Analakely par exemple, ce droit est fixé à 16 000 Ar par parent d’élèves. «Si et seulement si l’Etat paye les salaires des maîtres FRAM, là, nous pouvons aussi garantir de ne plus réclamer ces droits d’inscription. D’ailleurs, en général, nous fournissons nous mêmes le budget de fonctionnement de notre établissement », a confié pour sa part Noro Nirina H.S. Rakotomalala, Directeur de l’EPP Analakely. Selon les explications, la raison principale pour laquelle les Maîtres Fram sont toujours plus nombreux au sein des EPP, des CEG et des Lycées, est que le nombre de fonctionnaires retraités et affectés est élevé, «et ils ne sont pas aussitôt remplacés ». En attendant, les parents d’élèves, du moins ceux qui ont cru en ce message du Président de la République, affirment être totalement déçus. Quoi qu’il en soit, le système éducatif malgache est réellement en difficulté actuellement, surtout devant le fait que les Maîtres FRAM menacent toujours de faire de la prochaine année scolaire une année blanche si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Arnaud R.

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