
Le pire a été évité à Toliara où une vingtaine de militaires conduits par un Capitaine de l’Armée ont fait irruption au domicile d’un Colonel de gendarmerie.
Les faits : Le samedi 26 septembre entre 4h 30 et 5 h du matin, une section des éléments du « Hetsika Fahalemana 2015 » a débarqué dans le quartier d’Anketa. Comme toute action militaire, l’opération était inopinée et musclée car ils étaient sur les traces de deux chefs « dahalo » qui auraient pris la fuite dans la cité du soleil.
Fausse piste. Sur la base de renseignements qui se sont avérés faux, les militaires commandés par un Capitaine de l’Armée se sont dirigés vers un premier domicile avant de rappliquer chez un Colonel de gendarmerie qui est en fait le chef de l’OPS au sein de la CIRGN de Toliara. Une méprise qui n’a fait ni de morts ni de blessés – encore moins de dommages collatéraux – mais quelques dégâts matériels puisque la serrure a été forcée et les vitres en partie cassées.
Fombafomba. Même s’il n’y a pas eu de victime, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie (SEG), le général Paza Didier Gérard et le Chef de l’Etat Major Général de l’Armée (CEMGAM), le général Béni Xavier Rasolofonirina se sont rendus hier à Toliara afin de réparer les pots cassés, mais aussi et surtout pour préserver la fraternité d’armes entre les deux corps des forces de l’ordre. Ils ont présenté leur « fialan-tsiny » ou excuses au Colonel de gendarmerie qui est issu de la 19e promotion de l’ACMIL. C’est pour cela d’ailleurs que deux co-promotionnaires (un Béret noir et un Béret vert) portant également le grade de Colonel, se sont joints à la délégation pour remplir les « fombafomba » ou traditions. Et ce, afin de réparer les dégâts matériels et le préjudice moral provoqués par ce malheureux quiproquo. La conseillère spéciale du président de la République Herisoa Razanadrakoto faisait aussi parti de la délégation.
Baïonnette intelligente. En effet, le Colonel victime d’un quiproquo, est un notable au niveau de la société tuléarienne en général et au sein de sa tribu en particulier. Il a donc fallu « laver » cette terrible méprise dont les conséquences auraient pu être graves sans la tolérance et la modération du Colonel en calmant certains esprits qui ont commencé à s’échauffer. Il a aussi et surtout fait preuve de « baïonnette intelligente » en ne jugeant pas bon – au propre comme au figuré – de faire usage des armes qu’il avait réglementairement en sa possession. Sans parler du fait que les militaires se sont également rendus compte de leur erreur. Reste à savoir s’ils ont fait preuve d’excès de zèle suite à la mort de leurs frères d’armes notamment à Ankazoabo. Ou si en revanche, on les a dirigés sciemment sur une fausse piste dans le but inavoué de dresser la Gendarmerie contre l’Armée. En tout cas, ils seront convoqués et auditionnés par leur hiérarchie à Tana avec armes et bagages.
R. O