
« La gestion des risques et des catastrophes est intégrée dans beaucoup d’institutions. Sur le plan des départements ministériels, l’on comptabilise au moins quatre ministères qui intègrent la GRC dans leur politique. Le fait est que les catastrophes reviennent chaque année sans que des mesures de préventions concrètes et efficientes ne soient mises en œuvre. L’on est plus dans la préparation ». Propos d’Avotra (nom d’emprunt), citoyenne engagée dans la sensibilisation et l’éducation aux risques et catastrophes, qui fait état de la situation actuelle. Des propos qui font suite à la situation de sinistre observée actuellement. La saison estivale apporte avec elle ses lots de dangers, de risques et de victimes. Et les actions de réponses aux urgences durant lesquelles membres du gouvernement, politiciens et politiciennes, responsables d’entreprises et simples citoyens se ruent à donner l’image de « personnalités au chevet des plus démunis ». Par ailleurs, les « initiatives menées par les organismes de gestion des risques et des catastrophes se tournent plus vers les actions de préparation », déplore Avotra. Entre autres, des sensibilisations sur les gestes à faire en cas de survenue des catastrophes, sur les bons gestes à adopter, sur la distribution de kits, tels des sifflets et des gilets de sauvetage sur les sites d’hébergement ou les sites pour les sinistrés. Ce, malgré l’existence, pour la Grande île, de divers outils tels que le plan national de contingence, la stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes. Hilda Hasinjo Ravelonahina, conseillère municipale auprès de la Commune urbaine d’Antananarivo, attribue la situation à « l’incapacité pour les dirigeants d’avoir la moindre empathie ». Pour cette élue, « les dirigeants n’ont pas idée de ce que la population vit quotidiennement ». « Vivre les situations est différent de les regarder depuis une tour d’ivoire », rajoute Hilda Hasinjo Ravelonahina. Avant de conclure « et même dans la gestion des catastrophes, nous sommes catastrophiques. Le respect des personnes et de leurs droits est absent, l’organisation et la coordination des actions laisse à désirer. La raison en est que les dirigeants ne connaissent pas les réalités dans les quartiers et les foyers malgaches ».
José Belalahy