80 % des recettes d’Air Madagascar sont perdus à cause de la grève du personnel. La compagnie nationale, qui est aujourd’hui en pleine phase de redressement ne tiendra pas longtemps, selon ses dirigeants.
Les grévistes d’Air Madagascar contestent le recours à des prestataires externes décidé par la Direction Générale. Selon eux, la sécurité des vols n’est pas du tout assurée dans la mesure où « ces techniciens externes n’ont pas la qualification requise ». Du coup ils ont réclamé la démission du Directeur Général qui, selon eux, est incompétent en matière de gestion de la sécurité. La réponse du DG Haja Raelison et de ses collaborateurs n’a pas tardé puisque, hier après-midi, ces derniers ont organisé une conférence de presse pour déclarer que les conditions de navigabilité doivent être réunies, avant qu’un avion puisse décoller. « La sécurité est primordiale pour une compagnie aérienne. C’est pour cette préoccupation que des vols sont annulés lorsque les conditions nécessaires ne sont pas remplies. Par ailleurs, le recours aux prestataires extérieurs est une pratique habituelle, même en temps normal. Ces techniciens ont été sélectionnés suivant des procédures bien définies », explique Fidy Rakotonirina, responsable de la sécurité et de la sûreté au sein d’Air Madagascar.
Déclin. De son côté, le directeur commercial de la compagnie, Hery Rambeloson, a exposé un état financier critique. « Lundi dernier, le taux de remboursement des billets a atteint 28% contre 1 à 5% en temps normal. Les recettes n’ont été que de 93 000USD, contre 400 000 à 500 000USD normalement. Bref, la compagnie perd 80% de ses recettes. C’est une grande première. A ces manques à gagner s’ajoutent les frais de prise en charge pour les clients, la location des appareils et d’autres charges », a-t-il indiqué. A noter que la compagnie nationale était déjà au bord de la faillite en 2013, lorsqu’un plan de redressement a été adopté. Malheureusement, le processus est aujourd’hui interrompu, suite à ce différend entre les grévistes et les dirigeants de la compagnie. En outre, même au sein du personnel, la situation est tendue entre les grévistes et ceux qui veulent reprendre leurs postes. La nuit du 22 juin, Ignace Andriampenomanana, commandant de bord du vol MD10 à destination de Bankok, affirme être victime d’intimidations, d’injures verbales et de tentative d’agression corporelle, de la part de 7 pilotes grévistes.
Antsa R. & Edmond R.
