
Des jets de pierre contre des grenades lacrymogènes, cela risque de devenir le fait ordinaire à Ankatso.
La situation évolue dans le mauvais sens lors des manifestations des étudiants à l’université d’Antananarivo. Et les forces de l’ordre semblent également être de plus en plus impliquées. « Je précise au début que toutes les informations que nous avançons sont prouvées. Les forces de l’ordre ont envahi l’université et ont donc encore une fois violé la franchise universitaire. Des militaires ont attaqué des étudiants en plein examen et y ont semé le désordre. Et certains d’entre eux se sont même mis à nous provoquer. Résultats: 15 étudiants ont été arrêtés et une autre gravement blessée. Elle a eu la jambe fracturée. Et le pire, c’est que les forces de l’ordre ont utilisé des balles réelles contre nous. Ce n’est plus tolérable. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés face à ce qui nous arrive», a déploré Tantely Rafamantanantsoa, Président de l’Association des étudiants de la LFSH, hier. Ce dernier a affirmé à la même occasion qu’un des membres du Personnel administratif et technique (PAT) de l’université a été également blessé. Ceci dit, les affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants grévistes n’ont toujours pas cessé, et ont même pris une autre tournure.
Franchise non levée. En ce qui concerne la question de violation de la franchise universitaire, le Président de l’université d’Antananarivo, le Pr Panja Ramanoelina, une fois questionné sur le sujet par communication téléphonique, a clairement affirmé: « Justement, je viens de parler avec l’un des chefs des forces de l’ordre à ce propos. Celui-ci m’a dit qu’ils ont obtenu un mandat de la part du Procureur de la République depuis mercredi dernier, leur permettant de pénétrer dans l’enceinte de l’université, jusqu’à l’escalier en béton à l’entrée de l’établissement, afin de stopper les jets de pierre des étudiants vers l’extérieur. Pour ma part, je n’ai jamais levé la franchise universitaire car cela obéit à des critères limitativement énumérés par les textes». Quant aux arrestations et aux blessés, celui-ci de dire: « Mon interlocuteur m’a confié à la même occasion qu’il n’y a eu que trois arrestations. Ils ont été aussitôt libérés. Et pour celle qui a eu une fracture, le chef de sécurité de l’université a dit que celle-ci, en voulant fuir les forces de l’ordre, a fini par tomber depuis le pont se trouvant tout près de l’esplanade». Sur ce sujet, le conseil d’administration de l’université se réunira ce jour.
Et l’un de nos confrères a essayé de recouper les informations en questionnant par téléphone l’un des chefs des forces de l’ordre. Celui-ci aurait confirmé qu’il n’y a eu que trois arrestations, suivies d’une libération. Bref, la situation risque vraiment de mal tourner pour l’Etat en l’absence d’une résolution au plus vite. Ce devant les diverses revendications qui ont lieu ici et là. En attendant, des négociations se poursuivent un peu partout, mais semblent pourtant ne rien résoudre.
Arnaud R.