
Hier, les forces de l’Emmoreg ont arrêté le président national de l’Aneffa, Elidio Randrianjafy, ainsi qu’un maître Fram de la Cisco Tana ville. De quoi attiser la colère des enseignants Fram, qui condamnent cette arrestation et qui demandent à ce qu’on les libère au plus vite.
« Je n’ai pas peur de me faire arrêter par les forces de l’ordre. Je suis prêt à me sacrifier pour les dizaines de milliers de maîtres Fram qui luttent pour obtenir nos revendications. » L’affirmation est de Elidio Randrianjafy, président de l’Aneffa, association des maîtres Fram, il y a quelques jours de cela, alors que leurs manifestations devant le ministère de l’Education Nationale s’intensifiaient. Car depuis le début de la semaine, les enseignants Fram ont été confrontés à la violence de l’Emmoreg. Hier n’a pas fait exception. Mais suite aux menaces d’année blanche proférées par les maîtres Fram de l’Aneffa, les choses ont évolué. Ainsi, alors que les grévistes ont essayé d’entrer dans l’enceinte du ministère de l’Education Nationale, ces derniers ont été dispersés et repoussés par les forces de l’Emmoreg, qui ont utilisé de la bombe lacrymogène. Mais ce qui a le plus marqué la journée d’hier, c’était l’arrestation du président de l’Affa, Elidio Randrianjafy, ainsi que d’un maître Fram de la Cisco Tanà ville. « Cela nous a fortement étonné, car le ministre Paul Rabary a souligné qu’il ne procèdera jamais à une arrestation envers des enseignants », explique le secrétaire général de l’Annefa, Zafitsara.
Menace d’arrestations. Le ministre de l’éducation nationale a déjà émis ses opinions concernant l’intervention des forces de l’Emmoreg à l’endroit des maîtres Fram, expliquant qu’il n’en est pas responsable, tant que ces derniers n’entrent pas dans le domaine du MEN. D’ailleurs, les forces de l’Emmoreg n’interviennent que si les enseignants Fram perturbent l’ordre public. « Et pourtant, nous avons juste effectué un sit-in » affirme le SG Zafitsara. Malgré tout, et même si les arrestations intimident les grévistes, ces derniers confirment qu’ils continueront à manifester, jusqu’à ce qu’ils soient pris en compte. La manifestation de demain sera également un signe de solidarité avec les maîtres Fram arrêtés. « Nous ferons un sit-in pour demander leur libération, et cela même si moi-même (SG Zafitsara, ndlr), le vice-président du Fram, le responsable de communication sommes tous menacés d’arrestation », continue-t-il. « D’ailleurs, nous appelons tous les maîtres Fram, mais aussi les enseignants fonctionnaires à venir grossir nos rangs » dit-il, regrettant qu’il n’y ait aucune négociation et rencontre entre les deux parties.
Anjara Rasoanaivo