La mission du ministère des Transports est aussi de défendre les intérêts d’Air Madagascar qu’il faut tirer de la situation difficile qu’elle traverse actuellement.
« A-t-on évalué le choc psychologique enduré par les passagers d’Air France qui ont dû être déroutés vers la Réunion parce qu’une partie du personnel d’Air Madagascar ont décidé de ne pas assurer l’assistance au sol » C’est la question que s’est posée hier, lors d’une conférence de presse, le ministre des Transports et de la Météorologie Ulrich Andriantiana. Une manière d’annoncer que cet arrêt de travail fait des dégâts psychologiques. Le ministre a également parlé de « choc économique » en évoquant des pertes financières endurées par la compagnie en raison de ce mouvement des syndicats. « Un seul handling non exécuté coûte à la compagnie 65 000 USD » selon toujours le ministre Ulrich Andriantiana en précisant qu’Air Madagascar est liée par une obligation contractuelle vis-à-vis d’Air France. Une manière de dire que la compagnie aérienne nationale peut avoir des problèmes à cause de cette non-exécution de ses obligations.
800 défaillances. Des problèmes qui risquent de ne pas être résolus par cette grève, d’une partie du personnel. «Ce n’est pas avec ce genre de pression que l’on pourra sortir Madagascar de l’annexe B de l’Union Européenne » selon toujours le ministre des Transports qui a rappelé que c’est suite à un rapport de l’OACI qui a constaté en 2008 qu’il y a eu environ 800 défaillances par rapport aux normes de sécurité et de sureté aérienne que le secteur aérien malgache qui comprend Air Madagascar et l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) a été mis dans la liste B par la Commission de sécurité aérienne de l’Union Européenne. Depuis, la partie malgache était invitée à apporter les corrections nécessaires pour se remettre aux normes. Mais apparemment, les efforts entrepris n’ont pas apporté leurs fruits, puisque lors de l’audit réalisé en février 2014, la sanction européenne était encore maintenue.
Dernière chance. Et actuellement, le processus reprend puisque l’Union Européenne a décidé de donner une dernière chance à Madagascar en vue de la correction des défaillances. « On est sur la bonne voie et on espère qu’on pourra sortir de l’annexe au prochain audit de l’Union Européenne » selon toujours le ministre Ulrich Andriantiana. Une manière en somme de dire que ce n’est pas avec un mouvement syndical, mais sur des corrections techniques des défaillances constatées qu’on pourra sortir de l’annexe B. Le ministre n’a par ailleurs pas manqué de déclarer, que derrière ce mouvement, une sorte de manipulation dont l’objectif inavoué est de confier la gestion du handling à une autre compagnie. « En tant que défenseur des intérêts de la compagnie, nous refusons pour le moment de céder le handling à une autre entreprise ». En tout cas, le gouvernement n’entend pas laisser la situation et prend les mesures qui s’imposent. C’est ainsi que le ministère des Transports a donné l’assurance aux compagnies françaises desservant Madagascar, que des mesures de protection seront prises pour permettre l’arrivée des avions et le débarquement des passagers.
R.Edmond