Toujours pas d’issue claire dans la crise. Le fossé entre les revendications des syndicats des enseignants, en grève depuis plus de dix semaines, et les solutions proposées par le gouvernement, est jugé trop grand par les grévistes.
Les syndicats des enseignants persistent et signent : il n’y aura pas de reprise des cours tant qu’ils ne sont pas « entendus » dans leurs revendications. Ce bras de fer qui oppose les syndicats des enseignants et le gouvernement à travers le ministère de l’Education nationale, entre maintenant dans son troisième mois sans qu’aucune issue ne vienne rassurer les parents d’élèves et les candidats aux examens officiels. Les choses se sont encore envenimées depuis le clash entre le ministre de l’Education nationale Horace Gatien et les enseignants grévistes, la semaine dernière, ayant abouti à l’usage des grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre pour disperser les grévistes. On s’achemine maintenant vers l’impasse, et la tension est encore montée d’un cran. Le ministre de l’Education nationale estime que « ce mouvement ne relève plus des revendications syndicales et commence à prendre une tournure politique » et en conséquence dans la mesure où les examens officiels approchent et que le calendrier des examens reste maintenu.
Vingt fois moins. « Nous savons à qui appartient le véhicule où est installé la sonorisation et à qui appartient la sonorisation utilisée quotidiennement par les grévistes ». Ainsi, point de mystère sur les véritables objectifs du mouvement, au-delà des revendications syndicales, d’après le ministre Horace Gatien. Non sans préciser que le ministère « prendra des mesures » face à cette situation. En effet, à l’approche des examens officiels, il n’est plus envisageable que les classes continuent à vaquer encore longtemps. Pour le ministre, cette grève n’a plus lieu d’être car le gouvernement a déjà accepté d’augmenter jusqu’à 150 milliards d’ariary, jusqu’en 2020, le volume global des indemnités des enseignants. Une enveloppe à la hauteur des moyens dont dispose l’Etat et qui constitue une « solution réaliste », comme l’a affirmé pour sa part le chef de l’Etat. En d’autres termes, les syndicalistes n’ont plus grand-chose à attendre de l’Etat à part ce qui leur a déjà été annoncé : une révision des indemnités, échelonnée jusqu’en 2020, dont 25.000 ariary à compter du mois d’octobre 2018, vingt fois moins que les 500.000 ariary réclamées depuis le début du mouvement par les syndicats. De leur côté, les grévistes ne se sont pas encore résolus à reprendre le travail.
Hanitra R.