
Des éléments cagoulés… et infiltrés des forces de l’ordre ont fini par mettre la main sur quelques manifestants… imprudents.
La grève des étudiants a continué hier, toujours par des échanges de jets de pierres et de bombes lacrymogènes. Comme avant-hier, les manifestations ont commencé dans la matinée, mais n’ont pris fin que vers 17h. Celles-ci se sont soldées par des interpellations, quatre pour être exact. Deux individus soupçonnés d’être de mèche avec les grévistes ont d’abord été interpellés, à la suite de fouilles effectuées par les forces de l’ordre, à l’extérieur du campus, puis relâchés. Ce qui ne fut pas le cas des deux autres qui ont tout de suite été mis dans les véhicules 4×4 des militaires, puis amenés de force à Betongolo. Tout ceci se passant sous les yeux des riverains, curieux, et furieux. «Grâce à nos agents infiltrés, nous avons pu remarquer la présence de mercenaires parmi les grévistes. Après la fouille, nous avons découvert dans le sac de celui que nous avons appréhendé, trois bonnets, un cache-nez, et quelques vêtements. La preuve pour nous qu’il s’agit d’un mercenaire. Nous l’avons ainsi amené avec nous pour qu’il subisse une enquête», a confié un haut gradé de la gendarmerie, durant la manifestation.
Pare-brise cassé. En effet, les jets de pierre n’ont pas cessé du début de la matinée jusqu’à la fin de la journée. Des automobilistes et des motards qui voulaient passer près de l’entrée du campus ont même été bombardés de projectiles. Ce qui les a obligés à rebrousser chemin. Quand même, certains avaient la carrosserie cassée et égratignée par les gros blocs de pierre. Il n’y a eu heureusement aucun blessé. Par contre, l’un des véhicules des militaires a été touché au pare-brise, par une énorme pierre.
Manipulés. Il y avait des étudiants en colère à Ankatso, «car nous voulons enfin reprendre nos cours après avoir passé plus de deux semaines sans aucune activité pédagogique», lançaient-ils avec une certaine hargne. Et ces derniers de se sentir provoqués par les forces de l’ordre qui sont, comme toujours, venues en force sur les lieux. Quoi qu’il en soit, ils n’entendent pas s’arrêter tant que le problème du Syndicat des Enseignants Chercheurs (SECES) ne sera pas réglé au plus vite. Mais jusque là, aucun dénouement clair n’est connu à ce sujet. Néanmoins, une proposition de calendrier aurait été faite par le ministère de tutelle, pour les membres de ce syndicat. Mais ce sera à eux d’en discuter et de décider après une assemblée générale qui se tiendra ce jour, selon les explications. En attendant, la grève des étudiants –«manipulés» – se poursuit.
Arnaud R.