
Journée particulièrement fatigante, hier, pour les Tananariviens et les habitants des périphéries en raison de la grève des transporteurs en commun, contraignant les usagers à la marche forcée, sur plus d’une dizaine de kilomètres pour certains.
Zéro taxi-be. Le mot d’ordre des coopératives de transport en commun réunies au sein de l’UCTU (Union des coopératives de transport urbain) et de l’UCTS (Union des coopératives de transport suburbain) a été suivi par la majorité des transporteurs. Ces deux groupements de transporteurs réclament la baisse du prix du gasoil à Ar 2000, et le paiement des compensations. Cette dernière revendication est en passe d’être satisfaite, le paiement se fera au mois de juillet, d’après les informations fournies par l’UCTU. « En réclamant une baisse du prix du gasoil à Ar 2000, nous luttons pour une cause commune à l’ensemble des consommateurs car les prix actuels des carburants, beaucoup trop élevés par rapport au pouvoir d’achat des Malgaches, ont des impacts sur tout un chacun», se défend Lova Randrianantoandro, président de l’UCTU, face aux critiques sur le mouvement des transporteurs, qualifié de surenchère et de signe de mauvaise foi de la part de ces derniers, en demandant « l’impossible ».
A pied ! Quoi qu’il en soit, cette journée de grève des transports s’est traduite par une marche forcée des usagers pour rejoindre les lieux de travail et autres établissements scolaires où, des retards en série ont été enregistrés. Si certains ont pu bénéficier des largesses de quelques automobilistes qui ont pris à leur bord quelques usagers parmi ceux agglutinés autour des arrêts de taxi-be, d’autres, dans l’impossibilité de parcourir la distance à pied en raison de leur état de santé, ont dû s’absenter faute de solution. La même contrainte pour le trajet du retour a amené certains chefs d’entreprise à autoriser leurs employés habitant assez loin du lieu de travail, à rentrer plus tôt.
Sans plaque ! Mais en dépit de ce mouvement de grève des transporteurs, quelques coopératives ont choisi d’assurer le service, mais en ôtant leurs plaques, par peur des représailles des grévistes. Tel était le cas pour les lignes 192, 194, 166, 165, entre autres. Les usagers s’en sont accommodés puisque ces véhicules de transport, même sans plaque, sont facilement reconnaissables par leurs couleurs et les signes distinctifs, propres à chaque ligne. D’après le président de l’UCTU, ces coopératives ne sont pas membres de l’Union et ne sont ainsi pas tenues de suivre le mouvement. Ces rares taxi-be en service ont ainsi été le seul salut pour des milliers d’usagers, fortement pénalisés par cette décision des transporteurs de cesser le travail. Ces usagers, s’estimant être les éternelles victimes des mécontentements de tous bords, ne se sont pas privés de s’exprimer sur les réseaux sociaux et les ondes radio. Aux dernières nouvelles, l’UCTU et l’UCTS tiendront une réunion afin de décider de la suite du mouvement, mais ont annoncé la reprise des activités, dès ce jour.
Hanitra R.