
La Banque africaine de développement (BAD) inaugure une nouvelle ère ce lundi avec l’entrée en fonction officielle de Sidi Ould Tah à la présidence de l’institution panafricaine. Élu le 29 mai dernier avec 76,18 % des voix, il succède à Akinwumi Adesina et devient ainsi le premier Mauritanien à occuper ce poste stratégique pour l’avenir économique du continent. Une cérémonie à forte portée symbolique La passation de pouvoir marque un moment historique pour la BAD, mais aussi pour la Mauritanie, qui voit l’un de ses fils accéder à la tête d’une des plus grandes institutions financières multilatérales africaines. Selon l’institution financière, l’intégralité de la cérémonie sera diffusée en direct sur la chaîne Africa24, offrant un suivi exclusif de cette installation placée sous le signe de la diplomatie et de l’expertise africaine.
Parcours forgé
Selon son équipe, la victoire de Sidi Ould Tah est le fruit d’une intense mobilisation diplomatique. L’appui déterminant de la présidence tournante de l’Union africaine exercée par Mohamed Ould Ghazouani en 2024, les soutiens régionaux et l’influence des pays de la Ligue arabe ont pesé dans la balance. À la tête de la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) de 2015 à 2025, il a consolidé la crédibilité de l’institution en améliorant ses notations de crédit et en amplifiant son impact sur le développement économique africain.
Défis financiers
Sidi Ould Tah prend ses fonctions dans un contexte exigeant. La BAD doit composer avec le retrait annoncé de 555 millions de dollars de l’aide américaine au Fonds africain de développement, une ressource cruciale pour les pays les plus vulnérables. Mobiliser de nouvelles sources de financement, renforcer la souveraineté économique et accélérer la transformation structurelle du continent figureront parmi ses priorités. Son expérience internationale et son vaste réseau diplomatique apparaissent comme des atouts déterminants pour relever ces défis. Bref, en s’installant à la tête de la BAD, Sidi Ould Tah met en avant l’espoir d’une gouvernance financière africaine capable de conjuguer innovation, solidarité et influence internationale.
Antsa R.


