D’après le GEN, à l’allure actuelle, la tenue des élections communales pour cette année est techniquement impossible.
Le Groupement des Experts Nationaux (GEN), constatant que « le pouvoir actuel sera confronté à une crise institutionnelle majeure l’année prochaine à cause de la lenteur de la mise en place de toutes les institutions prescrites par la Constitution », lance un appel à l’endroit du régime afin de convoquer, d’une manière urgente, toutes les forces vives de la Nation pour une rencontre, et ce, dans le dessein de « réfléchir ensemble et se mettre d’accord pour trouver les solutions idoines afin de contourner les problèmes graves actuels ». En effet, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Ankadivato, les Bruno Rakotoarisoa, Madeleine Ramaholimiaso, Hery Rakotomanana et Zafimandimby ont fait la constatation suivante : « à l’allure actuelle, la tenue des élections communales pour cette année est techniquement impossible, en outre, jusqu’ici, le président de la République et l’Assemblée nationale constituent les seules structures prévues par la Constitution, qui soient mises en place. Cette situation provoque des problèmes au niveau de la Société, notamment le manque de confiance de la population vis-à-vis des dirigeants et la recrudescence de l’insécurité ».
HCJ. Aussi le GEN lance-t-il un appel pour l’instauration immédiate de la Haute Cour de Justice (HCJ) et du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit. L’article 167 de la Loi fondamentale stipule qu’ « afin de respecter le prescrit constitutionnel, le président de la République, dans un délai de 12 mois à compter de son investiture, invite les instances compétentes à désigner les membres qui composent la HCJ afin de procéder dès l’expiration de ce délai à l’installation de cette Institution ». « L’investiture du président Hery Rajaonarimampianina a eu lieu le 25 janvier 2014, à l’allure où vont les choses actuellement, la HCJ ne sera pas mise en place avant le 26 janvier 2015 », a-t-on indiqué. Avant d’ajouter que « le risque de troubles et d’une nouvelle crise n’est donc pas à écarter dans la mesure où les politiciens pourraient évoquer une faute grave qui pourrait engendrer un motif de déchéance si toutefois, ce délai ne sera pas respecté ».
Souveraineté. L’interpellation hier du GEN constitue donc une mise en garde contre le numéro Un d’Ambohitsorohitra. Il doit convoquer une rencontre politique, dont le but est d’élaborer un accord politique prévoyant entre autres, un consensus sur la date de la tenue des élections communales et sur la composition d’une nouvelle structure nationale indépendante en charge de l’organisation des élections. D’après le GEN, les communales pourraient être organisées même durant la saison des pluies, si toutefois un accord était trouvé au cours de cette rencontre. Des élections qui devraient être financées entièrement par les Malgaches afin d’affirmer la souveraineté du pays. En quelque sorte, les experts nationaux incitent le gouvernement à prononcer un cas de force majeure. Le GEN suggère également que le décret d’application de la Charte de l’opposition et des partis politiques, la loi sur la Décentralisation et la Loi organique fixant les modes de désignation des membres du Sénat soient inscrits à l’ordre du jour de la prochaine session ordinaire de l’Assemblée nationale. La question est de savoir si les tenants du régime vont prendre en considération ces suggestions des experts nationaux.
Davis R