
Madagascar attribuera ses blocs pétroliers aux investisseurs internationaux, après un appel d’offres international. Malheureusement, la situation des économies pétrolières africaines est encore désastreuse, selon la Chambre africaine de l’énergie.
Il faut conclure un accord sur la fin de la guerre actuelle des prix du pétrole. C’est ce que soutient la Chambre africaine de l’énergie, s’adressant à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). En effet, l’Opep et l’Opep+ se réuniront le jeudi 9 avril pour tenter de parvenir à cet accord. Depuis que l’Opep n’a pas réussi à parvenir à un accord sur le maintien des réductions de production en mars dernier, les principaux producteurs de pétrole ont augmenté leur production pour maintenir et augmenter leurs parts de marché. L’augmentation de l’offre est venue s’ajouter à un choc de demande dû à la pandémie de COVID-19, et a fait chuter le prix du pétrole à un creux historique de 20 USD en moyenne, selon les explications de la Chambre africaine de l’énergie. Celle-ci exhorte l’Opep et l’Opep + à travailler ensemble et à trouver un accord pour rétablir la stabilité du marché. « La situation dans les économies pétrolières africaines est désastreuse et le continent a besoin d’un accord pour assurer la continuité et la survie de son industrie », soutient le président de la Chambre, Nj Ayuk Nj Ayuk.
Réticence. À la suite de la chute des prix du pétrole, des projets clés en attente de décision finale d’investissement, tel que Rovuma LNG d’ExxonMobil, ont été retardés. D’autres projets déjà en cours, comme le Grand Tortue Ahmeyim du Sénégal, voient une prolongation de leur calendrier pour permettre des réductions de capex. Plus important encore, plusieurs contrats de forage ont été résiliés ou annulés, ou ne se produiront tout simplement pas. C’est le cas à travers le continent, en particulier pour les opérations de forage très attendues comme en Gambie ou en Angola. En plus de cela, des milliers d’emplois pourraient être perdus dans le secteur énergétique africain si la situation devait perdurer. « La double crise des confinements à l’échelle mondiale et de la guerre des prix du pétrole a eu un effet dévastateur pour l’Afrique et ses pays et entreprises producteurs », a déclaré Nj Ayuk. Selon lui, cette guerre des prix actuelle n’aura pas de vainqueur. Il exhorte les pays exportateurs, en particulier les producteurs africains, à soutenir tous les efforts pour parvenir à un accord et apporter la stabilité indispensable pour voir la fin du tunnel. Certes, cette crise risque de freiner les investissements, alors que Madagascar est encore dans la phase d’exploration pour presque l’ensemble des projets en cours. Sur les 200 blocs pétroliers existant sur la Grande île, seulement 20 font l’objet de recherches. Le reste est encore à attribuer, pourvu que, comme il s’agit de gros investissements, les compagnies qui ont déjà exprimé leurs intérêts ne soient pas découragées par la crise.
Antsa R.