Au nom de la transparence, le candidat Jean Louis Robinson réclame l’ouverture contradictoire des urnes afin de permettre l’inventaire des souches des bulletins de vote utilisés.
La guerre des chiffres se poursuit. Hier, le candidat Jean Louis Robinson, entouré des membres de son staff électoral issus de la Mouvance Ravalomanana et de son parti « Avana », a confirmé sa victoire. « Jusqu’ici, j’ai gagné avec plus de 60 %. Nous avons des preuves de ce résultat », a-t-il martelé hier devant la presse au Carlton. Avant d’enfoncer le clou : « Les actes illégaux perpétrés par Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina ont dénaturé le choix du peuple. Nous allons porter plainte. Nous allons même engager des poursuites pénales contre les auteurs des fraudes électorales massives que nous avons constatées. » Le candidat Jean Louis Robinson de rassurer l’opinion : « Même au niveau des Chancelleries, elles ont trouvé 55 % pour moi contre 45 % pour Hery Rajaonarimampianina. » Le candidat soutenu par l’ancien président Marc Ravalomanana n’a pas ménagé la CENI-T qu’il accuse d’être complice de la manipulation psychologique du poulain de la force nouvelle. « Nous demandons la démission d’Atallah Béatrice. Sinon, elle devra être assistée par un co-président. » Le candidat Jean Louis Robinson demande en même temps la suspension du décompte des voix au niveau de la Commission électorale.
« Noël de la victoire ». On a appris hier que parallèlement à la CENI-T, l’équipe électorale du candidat Jean Louis Robinson continue de collecter grâce à leurs délégués de vote les procès-verbaux du scrutin du 20 décembre dernier. C’est à partir de ces PV que le QG de Behoririka publie régulièrement des résultats provisoires. A cette allure, on aura deux, voire trois résultats: résultat de la CENI-T ; celui du QG de Jean Louis Robinson et celui du candidat Hery Rajaonarimampianina. En tout cas, le candidat Jean Louis Robinson donne rendez-vous aujourd’hui à ses partisans pour un « Noël de la victoire » au Magro Behoririka. « Ce Noël de la victoire commencera à 12 h », a précisé devant la presse hier au Carlton le président du Congrès Mamy Rakotoarivelo qui n’a pas manqué de dénoncer la décision tardive de la CES sur l’annulation du décret soumettant les chefs d’institution à une obligation de neutralité durant les campagnes.
Descente dans la rue. Force est de constater que l’ambiance postélectorale devient de plus en plus délétère. Une descente dans la rue n’est pas à exclure d’après un membre du staff électoral du candidat Jean Louis Robinson. Notre interlocuteur n’a pas cependant précisé si cette descente dans la rue s’effectuera avant ou après les fêtes de fin d’année. En tout cas, personne n’a intérêt à ce qu’il y ait des troubles à Madagascar après le second tour de la présidentielle. Et ce malgré le fait que le spectre de 2002 plane déjà. Visionnaire qu’il est, le vice-premier ministre Botozaza Pierrot, qui a observé un silence plus ou moins long durant les campagnes électorales, a eu raison de mettre l’accent quelques heures avant le scrutin du 20 décembre sur la nécessité d’un dialogue et d’une concertation après les élections. D’après ce patron de l’Economie et de l’Industrie, Madagascar a besoin de paix et de stabilité pour le redressement de son économie, victime d’une crise politique sans précédente pendant 4 ans et demi. En tout cas, la guerre des chiffres se poursuit.
RAJAOFERA Eugène