Au début, tout le monde se dit que c’est le projet d’exode urbain lancé par l’association Hafari Madagascar n’est qu’utopique. Il aura fallu cinq bonnes années pour persuader toutes les instances du pays ainsi que les partenaires étrangers. Et pourtant, c’est une vision tout à fait naturelle et logique avec la situation actuelle de la capitale notamment minée par la surpopulation urbaine qui engendre toutes les formes de déviances urbaines. Le projet pilote de Hafari à Soaniadanana, sur la RN.4, est actuellement sur le bon rail et les 4 500 familles (240 toits) qui en bénéficient sont optimistes quant à leur avenir. Ils ont leur propre maison et un travail décent : la culture du poivre rouge. Une situation tout à fait le contraire de ce qu’ils ont vécu en ville notamment lorsqu’ils ont été des récupérateurs de plastiques dans les ordures ménagères. « Nous avons projeté trois ans pour que le projet soit financièrement indépendant, mais à l’allure où vont les choses, il se pourrait qu’on aura déjà notre autonomie dès cette année. Je salue ici l’engagement du Premier Ministre qui a décidé de nous épauler financièrement : 40 millions d’ariary pour le dédouanement de matériels pour les handicapés et 8,6 millions d’ariary pour un appui à l’électrification du village de Soaniadanana. Récemment, la Présidence de la République a accepté notre sollicitation d’y installer un poste-avancé de la gendarmerie et le dossier est en cours de traitement. Tout cela est signe d’une reconnaissance du régime envers le projet » a expliqué Jean Nirina, le Président du Hafari Madagascar. Ce dernier avance dans la foulée que les représentations diplomatiques sur place ont manifesté leur soutien au projet. « Je note ici l’Ambassadeur de l’Algérie, stupéfait par notre vision, décidera prochainement de descendre sur place. Le Consul d’Israël, lui aussi, a promis d’envoyer deux membres d’Israël à son pays pour un échange. Cette semaine, nous avons une rencontre avec l’Ambassadeur de la Grande-Bretagne » selon toujours le Président du Hafari. Il conclut que son association a été choisie pour intégrer le groupe des opérateurs Fivmpama. Une grande opportunité pour l’agrobusiness via le poivre rouge, admet-t-il.
D.R