
Les défenseurs de droits de l’homme et de consommateurs affirment ne pas rester les bras croisés après les démolitions et expulsions un peu partout.
Le ton a monté d’un cran chez le Réseau National de Défense des Consommateurs (RNDC), dont le président national est Rabetsara Rakotolova alias Lita, et l’association HAFARI Malagasy (défenseur des droits de l’homme), présidée par Jean Nirina Rafanomezantsoa, surtout après les démolitions musclées qui ont eu lieu à Nanisana vendredi dernier. Dans ce sens, ces derniers ont organisé une conférence de presse hier à l’Hôtel La Rotonde Besarety pour dénoncer l’existence de ce qu’ils appellent « un manœuvre politique » derrière les affaires de démolitions de maisons et d’expulsion des populations un peu partout à Tana et ses environs, ces derniers temps. « C’est triste de voir des décisions venant de l’Etat qui aboutissent à des démolitions. Cependant, nul n’est pas sans savoir que ce qu’ils appellent des domaines de l’Etat ont été tous auparavant des terrains appartenant à tous les Malgaches, avant de le devenir. Et si dans les pires des cas, les terrains en question devaient être réellement réquisitionnés par l’Etat pour des raisons qui vont dans l’intérêt public, l’Etat devait d’abord trouver d’autres endroits pour délocaliser les occupants, plutôt que de passer à ces destructions », dixit Lita. Pour l’affaire de Nanisana, certaines sources ont permis de savoir qu’après la démolition des quelque 25 toits, il existe actuellement plus de 150 sans-abri, et une femme décédée suite à un arrêt de cœur. Selon ces défenseurs des droits du peuple, les terrains occupés par les Malgaches à Nanisana sont minimes par rapport à ceux qui ont été squattés par les étrangers.
Démarches. Ainsi, pendant la conférence de presse, l’HAFARI Malagasy et la RNDC ont été généralement assistés par les victimes de démolition et d’expulsion suite aux litiges fonciers dans la capitale et ses environs. Une occasion pour eux de dire que tout ce qui se passe sur ces affaires ne sont que des pièges placés contre le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, et le nouveau Premier ministre Kolo Roger. « Le président de la République ainsi que le Premier ministre devront vite réagir face à tout ce qui se passe actuellement pour ne pas tomber dans cette embuscade. Ainsi, ils devront avoir des rencontres directes avec toutes les victimes. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui veulent être reconduits à leur place, raison pour laquelle ils veulent démontrer qu’ils prennent bien les décisions qu’il le faut afin de démontrer qu’ils sont efficaces pour le retour à l’ordre constitutionnel, alors qu’ils ont tort », rajoute Jean Nirina Rafanomezantsoa. Selon les explications, des démarches sont actuellement en train d’être effectuées pour pouvoir organiser des rencontres avec les responsables hiérarchiques de l’Etat afin de trouver au plus vite des solutions durables pour cette situation. Une pétition a même eu lieu.
Arnaud R.