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jeudi, juillet 3, 2025
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Hajo Andrianainarivelo : « La seule alternative est le départ du président »

« Le pays ne peut plus continuer comme ça », selon l’ancien vice-PM.
« Le pays ne peut plus continuer comme ça », selon l’ancien vice-PM.

L’ancien vice-PM formait un binôme avec l’ex-ministre des Finances et du Budget durant la Transition. L’un assurait l’intérim de l’autre – et vice-versa – en cas d’absence pour cause de mission à l’extérieur. Aujourd’hui, rien n’est plus comme avant. Interview.

Midi : Est-ce que vous avez un problème avec Hery Rajaonarimampianina ?

Hajo Andrianainarivelo : « Je n’ai pas de problème avec sa personne. C’est sa politique, son mode de gouvernance qui ne me convient pas. La situation n’est plus acceptable. Le pays est au bord du gouffre. Il n’y a pas d’Etat de droit. On n’était pas sorti d’une crise pour rentrer dans une autre et là, on est en passe d’y être à cause notamment de l’impéritie et du non-respect des lois par le pouvoir en place ».

Midi : « Pourquoi avoir créé la plateforme « Mitsangàna ry Malagasy » qui semble être un succédané du « Malagasy Miara-Miainga » ?

H.A. : « Parce qu’il n’y a plus de débat possible à l’Assemblée nationale. On envoie des sms aux députés afin de leur donner des consignes de vote. L’exemple du code de la communication médiatisée est édifiant à ce sujet. Son élaboration a pris du temps et mobilisé beaucoup de compétences aussi bien nationales qu’internationales, mais au final, le texte a été amendé unilatéralement et adopté à la va-vite ».

Midi : Est-ce le patron de presse et/ou le politicien qui parle ?

H.A. : « Avant d’être politicien, je suis un opérateur économique. Le code de la communication est-il fait pour cibler les patrons de presse qui sont tous des Malgaches ? Si ces derniers étaient des « Vazaha », auraient-ils été visés de la sorte ? »

Midi : Vous semblez inverser les rôles en posant des questions

H.A. : « Je me pose effectivement beaucoup de questions, comme celle de savoir quelle forme d’appui octroie-t-on aux opérateurs « gasy ». Bénéficient-ils de mesures d’exonérations comme d’autres opérateurs ? Si les chancelleries étrangères défendent les intérêts des opérateurs qui sont des ressortissants de leurs pays, en revanche, le gouvernement malgache semble vouloir la mort de leurs compatriotes ».

Midi : Mais les opérateurs étrangers ne sont pas à la fois des politiciens

H.A. : « Je vais encore vous répondre par une question : A-t-on peur que notre réussite sur le plan économique nous aide dans le domaine politique et tout particulièrement lors des élections ? »

Midi : A propos d’élections, pourquoi ne pas attendre 2018 pour l’alternance démocratique ?

H.A. : « La seule alternative est le départ de l’actuel président qui a tendance à tout mettre sur le dos de la Transition alors qu’il en faisait pleinement partie. Ce n’est pas parce qu’il a été élu qu’il est devenu blanc comme neige. On ne peut pas laisser le pays dans sa situation actuelle. Le président en place doit partir. C’est l’avenir de la Nation qui est en jeu. Regardez les résultats du CEPE qui n’ont jamais été aussi mauvais. C’est la faute à qui si le pays dégringole ? Cela fait plus d’un demi-siècle qu’on reçoit des aides mais où va l’argent ? Je ne dis pas qu’on n’a pas besoin de financements, mais encore faut-il qu’ils aient des impacts positifs sur la population. Le régime se plaît par exemple à parler de décentralisation mais où est le budget alloué aux communes ? »

Midi : C’est l’ancien maire et ex-vice-PM chargé de la Décentralisation qui parle cette fois

H.A. : « Du temps où j’étais en charge de la Décentralisation, j’ai augmenté le budget des communes car j’en savais quelque chose pour avoir été maire. De toute façon, ce n’était pas de l’argent qui sortait de mes poches, mais des caisses de l’Etat. J’en profite au passage pour interpeller la communauté internationale qui insiste sur la lutte contre la corruption : Combien de dirigeants ont été condamnés pour cela ? »

Midi : Pour en revenir à votre alternative qui consiste au départ de l’actuel président, n’est-ce pas là une sorte de coup d’Etat ?

H.A. : « Ce qui s’est passé au Brésil avec le départ de Dilma Rousseff était-il un coup d’Etat ? En tout cas, le pays n’était pas à feu et à sang après sa chute et les Jeux Olympiques vont bel et bien se tenir. Pourquoi prétend-on que la tenue du sommet de la Francophonie serait compromise en cas de départ de l’actuel président à moins d’identifier le sommet à sa personne alors que les responsables n’ont de cesse de dire que tous les Malgaches devraient se l’approprier. Pour moi, le vrai coup d’Etat, c’est ce qu’on avait fait au prédécesseur de l’actuel Premier ministre. Sans prendre la défense de l’ancien chef du gouvernement que le VPM-MMM n’avait d’ailleurs pas présenté, j’ai dit à la communauté internationale de ne plus parler de coup d’Etat car elle vient de cautionner un avec le cas de Jean Ravelonarivo que le ministre de la Défense avait enjoint à démissionner en se rendant à son domicile».

Midi : Le mot de la fin ?

H.A. : « C’est pour les raisons que je viens de citer, d’une manière non exhaustive du reste, qu’on a décidé de mettre en place la plateforme « Mitsangàna ry Malagasy » car le pays ne peut plus continuer comme ça. Quelle stabilité le président de la République peut-il attendre de la part des députés qui ont voté auparavant sa déchéance avant de lui afficher leur soutien aujourd’hui ? Il faut tirer une leçon du professeur Zafy Albert qui s’était plié à son empêchement ».

Propos recueillis par R. O

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