Il n’en revenait pas encore de ces ratés au Cameroun alors que tout le monde voyait nos filles prendre leurs billets pour les Jeux Olympiques de Rio. Il, c’est le président de la Fédération Malgache d’Haltérophie et également membre du comité exécutif de la Confédération Africaine. Un Harinelina Andriamanarivo qui se confie à Midi Madagascar avec une pointe de regret assez compréhensible.
Midi : Vous avez l’air des mauvais jours au retour des qualifications pour les JO de Rio qui se sont tenus dernièrement à Yaoundé. Que s’est-il passé exactement ?
Harinelina Andriamanarivo : « Il y avait de quoi être abattu. Nous avions toutes les cartes en main avec le statut de favori pour Rosina engagée chez les moins de 48 kg et Vania qui tire chez les moins de 63 kg. Elles ont d’ailleurs confirmé lors de l’arraché en terminant loin devant mais voilà que les deux filles ont commis l’irréparable en lâchant la barre lors de l’épaulé-jeté. Le pire cauchemar pour toute la délégation malgache au Cameroun d’autant plus qu’on savait dès le départ que les chances chez les hommes sont minimes dans la mesure où il fallait une équipe complète de quatre membres alors qu’ils n’étaient que deux. Certes Tojo Andriatsitohaina a ravi les deux médailles d’or des moins de 62 kg grâce à sa performance à l’arraché et au total olympique mais ce n’était pas suffisant pour le qualifier aux JO. »
Midi : A vous entendre, on doit tirer un trait sur une participation malgache à Rio ?
H.A. : « Ce n’est pas fini. Il reste en effet les « wild card » et sur le sujet, on peut encore miser sur l’une des deux filles, Rosina ou Vania. Toute l’Afrique de l’haltérophilie est convaincue qu’elles font partie des meilleures mais c’était juste dommage si elles ont fait preuve d’immaturité au point de lâcher cette belle opportunité. Il faut également attendre les résultats des autres qualifications dans d’autres continents pour être fixé sur le sort de Madagascar. »
Midi : Finalement que reste-t-il à faire ?
H.A. : « Travailler encore plus et notamment l’arraché-jeté qui a été auparavant un de nos points forts. Maintenant, il faut redoubler d’ardeur et essayer dans la foulée de décrocher une bourse pour Tojo Andriatsitohaina qui possède une marge de progression énorme.
Comme le monde ne s’arrête pas à Yaoundé, on s’attèlera à envoyer Rosina qui n’a que 16 ans, au prochain championnat du monde des jeunes dans la catégorie des moins de 44 kg. Comme elle a toutes les chances de faire bonne figure, on fera tout pour l’amener au top comme cela avait été le cas pour Nathalia qui est rentrée des championnats du monde en Chine avec trois médailles de bronze au cou. »
Propos recueillis par
Clément RABARY
