250 milliards d’ariary ! Le chiffre de la corruption a de quoi donner le tournis. A voir cela, on comprend pourquoi nous sommes dans cette situation de sous –développement. Il ne faut plus se lamenter et agir. Le Bianco, jusqu’à présent, malgré tous ses efforts et la bonne volonté de ses agents s’est révélé impuissant devant le phénomène de la corruption. On va, du moins on l’espère, entrer dans une nouvelle ère après cette élection présidentielle. L’occasion est belle d’interpeller tous les candidats sur cette véritable tare de notre société.
Haro sur la corruption
Le chiffre de 250 milliards d’ariary nous montre l’ampleur de cette gangrène qui mine notre système. Jusqu’à présent, aucun montant n’avait été évoqué de manière aussi précise. Les efforts du Bianco ont toujours été vains pour endiguer le fléau. Les dossiers instruits, mis à part ceux dans auxquels apparaît la dame Claudine Razaimamonjy, n’ont abouti à aucune poursuite. L’action des agents de cet organisme, dans de nombreux cas, s’est limitée à une instruction et aucun fait de corruption grave n’a été sanctionné. On parle régulièrement de volonté politique quand on évoque les résultats de la lutte contre la corruption. L’exemple vient d’en haut et on ne peut pas se voiler la face devant les agissements des personnes placées au sommet de l’Etat. La toute puissance de ces derniers a bloqué la machine judiciaire. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils fassent école à tous les niveaux. Les propos du chef de l’Etat devenu candidat, lorsqu’il était encore en fonction, apparaissent peu crédibles lorsqu’il parlait de sa volonté d’agir. Le temps est maintenant venu de ne plus se cantonner dans les faux semblants. Le problème doit être évoqué par tous les candidats. On dit chaque fois qu’il faut un changement de mentalité, mais si ceux qui aspirent à diriger le pays ne prennent pas l’engagement solennel de faire de la lutte contre la corruption une priorité, alors ils ne sont pas dignes de la fonction de président de la République.
Patrice RABE