C’est une indignation et une colère prête à exploser que les témoins des deux accidents de cette journée d’hier ont éprouvées. L’inconscience et la bêtise de chauffards ne voulant pas se laisser dépasser ont provoqué la mort de passagers qui auraient encore de belles années à vivre. Le premier réflexe est de s’en prendre à ces hommes qui ne méritent aucune pitié, mais une fois la rage passée, la raison nous commande de bien réfléchir sur les causes de ces accidents qui se multiplient.
Haro sur le laisser-aller et la gabegie
La première d’entre elles est évidemment cette gabegie et ce laisser-aller qui règnent dans les centres de visite technique. Il suffit de payer une certaine somme pour que les épaves roulantes présentées aient le fameux visa permettant de rouler en ville. Les voitures sont donc parfois de véritables dangers ambulants pouvant semer la mort dans les rues de la capitale. Vient ensuite le manque de maîtrise au volant de tous ceux qui n’ont visiblement pas obtenu un permis en bonne et due forme. Ces « papiers » complaisamment délivrés après bakchich permettent de conduire des automobiles parfois déglinguées. Les coopératives de taxis-be qui se sont plaints de la sévérité du CIR ont applaudi des deux mains la suspension de cet organisme. On s’aperçoit que l’attitude de ces agents avait parfois de bon, puisqu’ils empêchaient les comportements débilitants de certains chauffards. La bride une fois lâchée, on s’aperçoit aujourd’hui du résultat. Jamais on n’a vu se produire en une seule journée deux accidents aussi meurtriers. Les commentaires des simples citoyens véhiculés sur les réseaux sociaux ne laissent aucun doute sur le sentiment de lassitude éprouvée devant le comportement de ces meurtriers au volant. Tous se rejoignent sur un même point : il est temps de mettre fin au laisser-aller dans le secteur des transports. Les autorités responsables ne doivent plus tolérer la présence de brebis galeuses au sein de la corporation des chauffeurs de taxis-be. Cette journée de vendredi doit servir de leçon et permettre de séparer le bon grain de l’ivraie dans la profession.
Patrice RABE
