
Avec l’ambiance politique qui règne dans le pays, l’interprétation de l’histoire à des fins politiques s’invite aux débats qui enflamment à la fois les réseaux sociaux mais aussi le microcosme politique. Hasina Raveloson A., docteur en histoire, ne veut pas rester indifférent par rapport à ce sujet.
Mal accueilli par les partisans du régime. Tel est le billet de Patrick Raharimanana publié la semaine dernière intitulé « Diplomatie : Que va apporter la venue d’Emmanuel Macron à Madagascar ? ». La partie qui irrite les pro-pouvoirs dans l’écrit est l’ascendance supposée de l’actuel chef d’Etat malgache rattachée à un des fils du Premier ministre Rainilaiarivony portant le nom de Rajoelina. Alors que l’entourage du locataire d’Iavoloha lançait depuis ces derniers temps un véritable lynchage contre le numéro Un du parti Vitatsika io, Hasina Raveloson A., docteur en histoire, spécialiste de l’histoire des Hautes Terres avant la colonisatin, souligne que « l’histoire peut être interprétée selon les sources dont on dispose ».
Manipulation de l’histoire
En effet, le chroniqueur n’y est pas allé de main morte : « Qui est Andry Rajoelina ? Ce Rajoelina XIII honneurs, déshérité, putschiste, ayant voulu renverser son père, trafiquant d’or, vendeur des richesses minières malgaches, serait l’arrière-grand-père d’Andry Rajoelina, actuel chef d’Etat malgache », lance Patrick Raharimanana. Apparemment ce seraient ces lignes qui ont le plus irrité l’entourage d’Andry Rajoelina. Les réactions du pouvoir n’ont pas tardé. C’est d’abord la princesse Ratsimamanga qui est sortie en premier en condamnant les propos du chroniqueur en les accusant de semer la division entre Malgaches. Puis s’en est suivi celle de la ministre de la Communication et de la Culture, Volamiranty Donna Mara, qui catégorise le contenu de l’écrit de Patrick Raharimanana en manipulation de l’histoire à des fins de salissement du chef de l’Etat. Une prise de mesure à l’endroit du fauteur a même été annoncée.
Qualifications
Lundi, le chroniqueur est revenu sur son billet mais, en persistant dans ses précédentes affirmations. « Histoire boomerang : il n’y a que ce qu’on a fait qui revient », a-t-il répliqué en martelant au passage qu’il a ses sources soutenant ses propos sur l’ascendance d’Andry Rajoelina. C’est-là qu’intervient la problématique soulevée par ce billet de M. Patrick Raharimanana : quelles sont les limites d’interprétation des informations des sources en histoire ? L’auteur a-t-il des qualifications légitimes d’historien pour tenir des propos lourds de sens envers une personnalité tel qu’Andry Rajoelina, président de la République ? Ou serait-ce juste un écrit à finalité politique, sachant l’inclinaison envers l’opposition de M. Raharimanana.
Arbre généalogique
En tout cas, selon Hasina Raveloson A., l’histoire du Premier ministre Rainilaiarivony a été minutieusement étudiée par Chapus et Mondain dans l’ouvrage Rainilaiarivony, un homme d’Etat malgache. « Le fils Rajoelina de ce personnage central du Royaume de Madagascar y figure ; ce n’est pas une fiction ; il a bel et bien tenté de destituer son père mais a été démasqué. Emprisonné à la prison d’Ambositra, il n’a été libéré que par les autorités coloniales », confie-t-il, tout en poursuivant, « désavoué en Imerina et perdant toute crédibilité, il n’y revient plus et préfère recommencer une seconde existence en pays betsileo. Or, l’actuel chef de l’Etat aurait pour racine, de par son père, la région de l’Amoron’i Mania ». Quoi qu’il en soit, des recherches sur l’arbre généalogique du président Andry Rajoelina mettront fin à cette polémique.
Recueilli par Julien R.
L’arrivée de KÉKÉROSE à Madagascar : je me dispense de Commentaires car je serai sûrement CENSURÉ. DONC. NO COMMENTE.