Le train de la hausse de l’année écoulée n’a pas épargné les loyers. Des locataires sont expulsés, certains grossissent le rang des sans-abris.
Un nombre croissant de ménages malgaches étranglés par la hausse des prix de l’immobilier et de l’énergie se retrouve aussi confronté à des impayés de loyers. Malgré l’absence de statistiques exactes, les faits sont là ! À chaque début du mois et en particulier pour ce mois de janvier, on croise des charrettes remplies à ras bord un peu partout dans les quatre coins de la ville. Elles transportent des meubles, des ustensiles de cuisine ainsi que divers matériels, signe de déménagement. Après l’actualisation de l’impôt foncier sur la propriété bâtie, certains propriétaires n’ont pas manqué de répercuter cette hausse sur leur loyer, contraignant certains locataires à plier bagages. Ceux qui n’ont pas grossi le rang des sans-abris sont à la recherche de logements beaucoup moins chers et plus accessibles mais ce n’est pas toujours évident. « Nous sommes à la recherche d’un logement à la portée de notre budget. Nous étions déjà avertis deux mois à l’avance de l’augmentation du loyer nous contraignant à quitter les lieux », déplore Manoa Randrianatoandro, un père de famille.
Exigences
Faute de moyens, la plupart des locataires ne sont pas en mesure d’exiger du confort et un meilleur emplacement. Certains n’exigent pas non plus une réhabilitation qui pourra revenir cher par rapport au loyer. À cause de leurs moyens très limités, les clients sont à la recherche du strict minimum en confort. « Nous privilégions surtout la proximité pour réduire les dépenses en frais de déplacement pour rejoindre le travail ou l’école pour les petits », témoigne une mère de famille. Côté administration, très peu de locataires exigent un contrat de bail, ce qui ne fait qu’encourager les propriétaires à augmenter les loyers ou expulser les locataires sans préavis.
Narindra Rakotobe
