
Les gros fumeurs, c’est-à-dire les personnes qui consomment pas moins de dix ou vingt tiges de cigarettes par jour, n’envisagent pas de diminuer leur consommation quotidienne de tabac parce que le prix du paquet a augmenté. Complètement dépendant, à la fois sur le plan psychologique que physique, le fumeur accoutumé ne peut se passer d’une bouffée de cigarettes. « Je fume depuis plus de quinze ans. Et depuis toutes ces années, le prix n’a cessé de monter mais cela ne m’a jamais empêché d’en fumer. Au contraire, j’ai remarqué que ma consommation a augmenté au fil des années », a raconté Setra. D’ailleurs, cela explique les théories des spécialistes de l’addiction au tabac, plus l’organisme est nourri en nicotine, plus il en demande, ce qui crée une sensation de manque (nervosité, anxiété, sensation de mal-être) dès que la consommation quotidienne n’est pas atteinte.
Dino, quant à lui, estime que s’il décide un jour d’arrêter le tabac, ce sera en raison de sa volonté personnelle et non pas parce que le prix a augmenté. Cependant, lorsque nous lui avons demandé ce qu’il ferait si le prix d’une tige de cigarette montait à 1.000 Ariary, il nous a répondu qu’il trouverait toujours un moyen de fumer mais que forcément, son budget va le forcer à diminuer sa consommation. Pour l’instant, le seul moment où ces gros fumeurs diminuent leur consommation, c’est quand ils sont malades. Certains d’entre eux trouvent même le moyen de fumer en cachette alors qu’ils sont asthmatiques ou hospitalisés. Et ceci en étant conscient des dégâts du tabagisme sur leur
santé.
Anja RANDRIAMAHEFA