
Des têtes continuent de tomber et les nouvelles nominations se poursuivent en Conseil des Ministres malgré tout.
Les nominations aux hauts emplois de l’Etat se poursuivent, et ce malgré le fait qu’elles ne font pas partie des attributions courantes du président de la République, exercées par le Chef d’Etat par intérim, selon l’Avis de la HCC n°07-HCC/AV du 07 septembre 2018. C’était encore le cas mercredi dernier au palais d’Etat à Ambohitsorohitra lorsqu’un Conseil des Ministres présidé par le président de la République par intérim Rivo Rakotovao a procédé à neuf nouvelles nominations aux hauts emplois de l’Etat dont entre autres la nomination du nouveau Directeur Général de l’Imatep et celle du nouveau Directeur Général de l’INFA (Institut National de Formation Administrative). L’article 2 de cet Avis dispose, rappelons-le,: « Ne rentre pas dans les compétences attribuées au Chef d’Etat par intérim celles qui procèdent des articles 45 alinéa 3, 54, -2°,4° sauf en cas de faute grave ou de crime ou délit commis par le haut fonctionnaire (…) » Est-il alors prouvé que les anciens responsables qui ont été limogés lors du Conseil des Ministres de mercredi dernier ,ont commis des fautes graves ou des crimes ?
Nouvelle équipe. Pour certains, les nominations aux hauts emplois de l’Etat sont des actes de gouvernement, donc insusceptibles de recours devant une quelconque juridiction. Mais de l’autre côté, il serait injuste de constater qu’une entorse à la Constitution reste impunie. En tout cas, procéder aux nominations dans les hauts emplois de l’Etat entre deux tours des élections présidentielles s’avère inimaginable. On sait très bien que le nouveau président de la République élu à l’issue du scrutin du 19 décembre, procédera à des changements au niveau des institutions et des différents ministères du gouvernement. Il mettra en place une nouvelle équipe qui l’aiderait à concrétiser ce qu’il a promis aux électeurs durant sa campagne électorale. Bref, rien ne rassure que les nouveaux hauts responsables qui viennent d’être nommés seraient maintenus à leurs postes dans deux ou trois mois. Visiblement, force est de constater que, l’instabilité au sein des différents ministères constitue un blocage à la continuité dans la mise en œuvre des politiques publiques du pays.
R. Eugène