
Pour la première fois, Paul, un des fondateurs de l’usine « Les 3 frères » est sorti de son mutisme pour raconter ce qu’il a enduré.
Les victimes de l’affaire 2002 reviennent à la charge. Hier, ils ont tenu une conférence de presse à Andrefan’Ambohijanahary pour remémorer l’histoire, mais aussi et surtout pour interpeller l’opinion par rapport aux dégâts que pourrait causer une nouvelle crise politique. Les Ratoambolamanana Merci, Ralipo Be, ainsi que les proches des officiers victimes ont évoqué entre autres les « hazalambo » perpétrés à l’encontre des partisans de l’ancien président Didier Ratsiraka. Faut-il rappeler que 25 Généraux et Colonels ont perdu la vie durant six mois de crise. A entendre les témoignages des membres de l’association des victimes de 2002, les violences inouïes perpétrées durant cette crise laissent encore des séquelles au niveau de plusieurs ménages et au niveau de la Société malagasy. Ra-Merci de rappeler l’utilisation des réservistes et des « zana-dambo » pour pourchasser les partisans de l’ancien président Didier Ratsiraka. Il a dénoncé notamment le forcing des partisans de celui qui a inventé le « Premier tour dia vita ». Et ce, même si les résultats définitifs publiés par la Haute Cour Constitutionnelle a confirmé qu’aucun des deux candidats n’a été élu au premier tour. Et lui de poursuivre que « rien qu’au niveau de la Province de Fianarantsoa, plusieurs personnes ont été tuées. Bon nombre d’entre elles ont été pourchassées et tuées jusqu’au lit de l’ « Hopitaly Be » de Fianarantsoa où elles ont été évacuées après le massacre ». Parmi les victimes figuraient le Colonel Randrianasolo, et les 15 élèves Sous-officiers de l’ENSOA (Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Antsirabe) victimes d’une embuscade à Ampopoka, sur la RN7.
Polytraumatismes. Faut-il rappeler qu’après avoir été accusé à tort d’avoir fait exploser le pont d’Ifatihita, Ra-Merci a été jeté en prison. Et ce, bien malgré le témoignage de sept militaires qui ont affirmé lors du procès du 18 septembre 2005 qu’il ont volé des explosifs au magasin d’armes de la BANI Ivato sur ordre d’un haut dirigeant de l’époque. Pour la première fois, Paul, un des fondateurs de l’usine « Les 3 frères » est sorti de son mutisme pour raconter ce qu’il a enduré. Victimes d’acharnements et d’un règlement de compte politico-économique, « Les 3 frères » ont été jetés eux-aussi en prison et ont été obligés de mettre la clé sous la porte. Ralipo-Be quant à lui a raconté le calvaire dont il a vécu au Palais d’Ambohitsorohitra, avec son ami Rolland Ravolomaso qui a été tué après qu’il a été arrêté dans un hôtel le 10 avril 2002. Jusqu’à maintenant, Ralipo-Be souffre encore de polytraumatismes. Les pieds attachés sur une voiture, il aurait été traîné sur plusieurs kilomètres avant d’être brûlé vif. Mais contrairement à d’autres partisans de l’Amiral Didier Ratsiraka, il n’a cependant pas succombé. A entendre les explications des victimes de l’affaire 2002, plusieurs familles ont été détruites. Presque la plupart des enfants des militaires et civils pourchassés durant cette crise ont été contraints d’arrêter leur scolarisation. C’est ce qu’a fait savoir la veuve du Général Andriafeno. Les victimes de 2002 prévoient une grande manifestation dans les jours qui viennent.
Davis R