
Selon la députée d’Ambatofinandrahana, le non-respect de la Constitution est à l’origine du blocage actuel de toutes les actions entreprises par le régime.
Après plusieurs mois d’absence, la députée d’Ambatofinandrahana, Christine Razanamahasoa a enfin effectué son « come-back » au sein de l’Assemblée nationale. Un retour accueilli en triomphe par ses compagnons de lutte au sein du groupement politique MAPAR. Une occasion également pour elle d’apporter des éléments d’explications sur cette longue période d’absence. « Durant cette période, j’ai effectué un contrôle médical », a-t-elle annoncé. En effet, son absence durant la première session ordinaire a été justifiée par une lettre d’excuse déposée auprès du Bureau permanent. Toutefois, l’ancienne ministre a tenu à mettre les points sur les « i » à propos de la menace de sanctions que le président de l’Assemblée, Jean Max Rakotomamonjy a lancée contre l’absentéisme à Tsimbazaza. « Ces sanctions ne sont applicables qu’en cas d’absences répétées durant les sessions ordinaires. Le Règlement intérieur ne prévoit aucune sanction pour les absences sessions extraordinaires », a-t-elle soutenu. Une manière à l’ex-Garde des Sceaux de contredire Jean Max Rakotomamonjy et de déclarer que cette menace de sanction est infondée et qu’en aucun cas, elle ne risque pas d’être sanctionnée.
Décisions anticonstitutionnelles. Pour ce qui est de l’élection des représentants de la Chambre basse à la Haute Cour Constitutionnelle, Christine Razanamahasoa a précisé qu’elle ne participera pas à cette élection. Et ce, même si le MAPAR a proposé sa candidature. « Je ne veux pas être complice pour les irrégularités et les décisions anticonstitutionnelles perpétrées par cette Institution », a-t-elle déclaré. Avant de citer comme exemple les avis contradictoires pris par la HCC à propos notamment de l’article 54 de la Constitution prévoyant la nomination du Premier ministre. La députée d’Ambatofinandrahana estime que ce non respect de la Constitution est à l’origine du blocage actuel de toutes les actions entreprises par le régime. En effet, après six mois de pouvoir, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale dresse un « bilan négatif » pour le régime Rajaonarimampianina.
« Transhumance politique ». Aussi, pour y remédier, le leader du MAPAR tente-t-il de tirer la sonnette d’alarme. Selon ses dires, « l’unique solution qui nous permettra de revenir à la stabilité c’est la restauration du respect de la Constitution ». Christine Razanamahasoa a ainsi lancé un appel à l’endroit de toutes les instances dirigeantes du pays, afin de prendre leurs responsabilités pour sanctionner ces irrégularités. Des sanctions notamment contre certains députés qui n’ont pas hésité à retourner leur veste à maintes reprises. « Une manœuvre a été faite pour obtenir une majorité présidentielle en créant le PATRAM, ensuite la PMP et désormais un groupe parlementaire HVM a été mis en place. Nul n’ignore pourtant qu’aucun député n’a été élu au nom du parti HVM. Ce sont les députés membres du PATRAM qui ont adhéré au GP HVM ». La députée d’Ambatofinandrahana considère cette manœuvre comme « une transhumance politique qui peut être sanctionnée par une procédure de déchéance, selon l’article 72 du Règlement intérieur ». Elle estime également que cette mesure devrait être appliquée aux députés MAPAR qui ne respectent pas la discipline du parti. Hier, Christine Razanamahasoa a réitéré qu’il n’y a qu’un seul groupe parlementaire MAPAR à Tsimbazaza. Toutefois, pour l’instant, le parti n’a aucune consigne de vote en ce qui concerne l’élection des représentants de l’Assemblée à la HCC.
Davis R