Il reste le grand professionnel de la scène qu’il a toujours été. On le reverra certainement encore sur scène lorsque ses admirateurs le solliciteront de nouveau.
Il a donné ses lettres de noblesse au music hall malgache et il a une fois de plus démontré qu’il en est le maître. Celui que nous avons surnommé dans le temps « Dear Henri » a été égal à lui-même, faisant vivre les belles histoires que racontent ses chansons. Il a charmé un public qui, pour sa grande majorité, n’a pas connu les années soixante, période de son triomphe musical. C’est avec le même rituel que l’artiste a entamé son récital, regardant ses musiciens et choristes depuis le bas de la scène avant de les rejoindre. Le répertoire n’a pas changé, mais pour les spectateurs, il s’agit de retrouver les mêmes émotions lorsque le maestro interprète ses grands classiques. Quand il chante « Revoir Tana », c’est toute la joie de revoir la capitale après un long séjour à l’extérieur qu’on partage avec lui. La lettre qu’il écrit à sa bien- aimée est lue avec une tendresse qu’il nous fait ressentir. « Au Zoma », « Fiarandalambia » et beaucoup d’autres morceaux ont captivé l’assistance qui n’a pas boudé son plaisir. Séducteur, comédien mais surtout très professionnel, Henri Ratsimbazafy est toujours égal à lui-même et il a certes fait ses adieux à la scène, il y a quelque temps, mais on ne peut pas se priver de son grand talent. Il est toujours le roi du music hall malgache.
Patrice RABE
