Hervé Bourges s’en est allé, et a laissé derrière lui un héritage inestimable au profit de l’audiovisuel, pas seulement chez lui en France, mais aussi en Afrique et dans le monde francophone.
J’ai eu la chance de le croiser à deux reprises. La première fois, lors de la Conférence générale du CIRTEF (Conseil International des Radios et Télévisions d’Expression Française), à Paris, en 2011.
Ce, deux ans seulement après le ravage de la RNM et de la TVM. Bourges était consterné en apprenant ce malheureux événement de l’audiovisuel public malgache.
Il m’a longuement conseillé pour la réhabilitation de l’ORTM, autant pour l’aspect administratif que rédactionnel, en passant par la nouvelle structure à mettre en place.
Durant les cinq jours de conférence, Hervé Bourges me partageait tous les principes du journalisme dans l’audiovisuel public, le long de nos pauses café et dîners officiels.
En toute simplicité mais ô combien bien précis, bien clair. C’est quelqu’un de pragmatique. Entre journalistes, d’ailleurs, on se comprend vite.
Il débutait en tant que journaliste et continuait en tant que dirigeant d’entreprise audiovisuelle, pour finir en tant que Président du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). Presque similaire à mon propre parcours professionnel.
Quelques années plus tard, nous nous sommes de nouveau rencontrés à Montréal (Canada). Ce fut notre seconde rencontre. Quelle fut ma surprise quand Hervé Bourges me demandait si j’ai suivi ses recommandations pour l’ORTM. Quelle mémoire a cet homme-là ! Me suis-je dit. Je lui ai simplement répondu : « en partie, Chef ! »
Je me permets de dire que bien des conseils de Bourges sont ancrés à l’ORTM, du moins des années où je dirigeais l’audiovisuel public malgache.
C’était un grand homme, au propre comme au figuré.
Il était l’un des instigateurs qui ont donné vie à l’actuelle structure des radios et télévisions publiques en Afrique francophone, en leur conférant le statut d’office : ORTM (Mali et Madagascar), ORTB (Bénin et Burundi), CRTN (Cameroun), ORTN (Niger), etc.
L’audiovisuel africain a perdu son parrain, son conseiller.
Repose en paix, grand frère !
Johary RAVOAJANAHARY
Journaliste
Ancien Directeur Général de l’ORTM
Madagascar